Par Nathalie Côté et Lynda Forgues
Cinq cents personnes ont marché dans les rues de Québec le 9 novembre au soir pour dénoncer le manque de financement des groupes communautaires. La foule se composait de nombreux militants et bénévoles impliqués dans les organisations, marchant avec les travailleuses et des travailleurs œuvrant dans le réseau des Auberges du cœur, dans celui des maisons de jeunes ou dans les groupes de défenses des droits sociaux.
Des dizaines de groupes communautaires, appuyés par les étudiants de l’Université Laval et les membres du syndicat IWW, ont dénoncé le manque de financement de leurs organismes, en empruntant les boulevards et les petites rues du quartier Saint-Roch, et ont attisé la curiosité des résidants dans leurs logis en chantant : «C’est pas les services publics qu’y faut couper, c’est les patrons et les banquiers!»
Le secrétaire du conseil central de la CSN de Québec et Chaudière-Appalaches est venu saluer la mobilisation et «la belle gang» rassemblée en cette soirée de novembre. Des députées étaient sur les lieux, dont Françoise David et Agnès Maltais. L’animatrice de la soirée, Estelle Richard des AmiEs de la Terre, a d’ailleurs souligné l’adoption par les 106 députés présents à l’Assemblée nationale le 8 novembre dernier, d’une motion de soutien au communautaire, en précisant son souhait que cela ne soit pas que symbolique.
La motion, proposée par Dave Turcotte (député de Saint-Jean), conjointement avec Harold Lebel (député de Rimouski), Françoise David (députée de Gouin) et Sébastien Schneeberger (député de Drummond-Bois-Francs) se lit comme suit : «Que l’Assemblée nationale souligne l’apport des organismes d’action communautaire autonome au développement social et économique du Québec. Que l’Assemblée nationale demande au gouvernement de rehausser le financement des organismes d’action communautaire autonome.»
La marche mettait le point d’orgue à trois journées d’actions. En après-midi, des féministes avaient improvisé un blocage du boulevard René-Lévesque, immobilisant le trafic pendant quelques minutes pour enfin quitter les lieux avant l’arrivée du service de police. Cependant, une arrestation a eu lieu en après-midi, alors qu’une jeune militante a été interpellée par la police après que les gardiens de sécurité du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) soient intervenus de manière musclée, alors qu’une cinquante de militantes et de militants tentaient d’occuper les lieux pour dénoncer les coupures qui touchent les locataires, notamment la diminution de 50% dans la construction de nouveaux logements sociaux.
Les groupes communautaires, stimulés par cette mobilisation, n’ont pas l’intention de lâcher prise. Ils se sont donné rendez-vous pour de nouvelles journées d’actions en février 2017 pour continuer à critiquer les politiques néolibérales qui appauvrissent les plus vulnérables de la société.