« L’éducation à la laïcité, une nécessité démocratique », c’est le titre du colloque qui s’est déroulé les 5 et 6 avril dernier au Palais Montcalm. Quelque deux cents personnes se sont réunies à l’invitation du Mouvement laïque québécois (MLQ). Fondé en 1981 à Montréal, le MLQ tenait son tout premier colloque à Québec.
Une trentaine de personnes y ont pris la parole. Ensaf Haïdar, bien connue pour son combat pour la libération de Raïf Badawi, l’auteure Djemila Benhabib et plusieurs personnalités connues pour leur défense de la laïcité étaient réunies sous la présidence d’honneur du sociologue Guy Rocher. Un salon du livre sur la laïcité s’y est même déroulé, rassemblant une quarantaine d’ouvrages sur le sujet.
Ce colloque a été l’occasion pour le MLQ de développer des liens avec le groupe Laïcité capitale nationale. Daniel Baril, président du MLQ se réjouit du développement de ces nouvelles solidarités, notamment avec les Québécois et les Québécoises d’origine iranienne.
En plus des nombreux participants, trois membres du Simorg, le centre culturel des iraniens de Québec, ont fait une performance musicale à la fin du colloque. Bahare Roohi a lu le texte « La femme qui crie dans les rues d’Iran pour son droit est l’Antigone de l’Iran », un texte porté par une conception essentielle de la laïcité : « Le slogan « Femme, vie, liberté, » n’est pas seulement un slogan simple, c’est la croyance d’une nation que quarante-cinq ans de domination religieuse ont réprimée, et maintenant les mots passent de main en main pour faire de nos croyances réprimées les leaders de nos luttes. Après quarante-cinq ans, nous nous dressons face au régime religieux avec un grand non. La laïcité est une façon de vivre ensemble (Micheline Milot). Elle est la compagne de la paix, de la tranquillité et de l’amitié humaine. C’est une philosophie centrée sur l’humain et non sur l’idéologie, et nous devons travailler à sa création et à sa préservation chaque instant, chaque jour. »
Un ouvrage rassemblant les actes colloque paraîtra aux Presses de l’Université Laval d’ici la fin de l’année, espère Daniel Baril, président du MLQ. Il souligne aussi que de grandes revendications s’en sont dégagées, notamment, la poursuite du travail d’information auprès des fonctionnaires, des avocats et de la population en général. Le Mouvement laïque québécois revendique aussi que le 16 juin (jour d’adoption de la Loi sur la laïcité au Québec) soit dorénavant reconnu comme journée nationale de la laïcité. Ce serait, selon le MLQ, une occasion annuelle de faire le point sur la situation de la laïcité au Québec.