Une oeuvre publique de Giorgia Volpe volée

Publié le 14 novembre 2023
Des treize bouteilles du Musée de l’eau, il en reste trois: Sueur, salive et larme. Photo: Giogia Volpe

Après avoir passé tout l’été 2 023 sur le bord de la rivière Saint-Charles, 13 des 16 bouteilles anciennes composant le Musée de l’eau de Giorgia Volpe ont été volées au début d’octobre. Installées sous un grand cube de verre fixé par des vis anti-vol, les voleurs ont subtilisé les bouteilles et ont pris soin de ne rien casser en remettant les panneaux de verres bien en place, ne subtilisant même pas les batteries de l’éclairage qui étaient une des parties la plus coûteuse de l’installation estivale.

Les belles bouteilles anciennes agissaient, avec l’éclairage, comme des lanternes dans la nuit. L’artiste était heureuse qu’aucun vandalisme, graffiti ou autre n’ait altéré l’œuvre d’art pendant tout l’été. À quelques jours seulement du démontage de la sculpture éphémère, le vol a été commis.

Étonnant vol tout de même que celui de ces bouteilles anciennes, dont la valeur est surtout symbolique, comme le précise l’artiste, désolée de voir s’évaporer une œuvre qui lui tenait à cœur. Elle espère tout de même les retrouver. Ce projet a nécessité la collaboration de toute une équipe technique et de plusieurs mois de travail pour l’artiste. Elle invite d’ailleurs toutes les personnes qui retrouveraient les bouteilles chez des brocanteurs ou ailleurs, à contacter le service culturel de la Ville de Québec.

Le projet, poétique à souhait, visait à sensibiliser la population de Québec à la surconsommation d’eau en bouteille de plastique. Seulement à Québec, 170 000 de ces bouteilles sont encore utilisées par jour. Ce Musée de l’eau était aussi une façon de mettre en valeur la précieuse source d’eau qu’est le Lac Saint-Charles, consommée par une grande partie des résidents et des résidentes de la ville.

Le Musée de l’eau avant le vol. Photo: Giorgia Volpe.

Sur chaque bouteille du Musée de l’eau était inscrit un mot en décrivant le contenu : Eau vive, Eau de source, Eau du lac, Eau d’érable, Eau forte, Eau de la rivière, etc. Les seules bouteilles restées sur place sont les plus petites de l’ensemble sur lesquelles on peut lire : Sueur, Salive, Larme. Tous ces mots étaient liés à notre usage et à notre rapport à l’eau, précise encore l’artiste. Une nouvelle présentation de l’installation dans d’autres arrondissements, souhaitée par la Ville de Québec l’été prochain, est désormais incertaine.

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