La coop de ma mère: résister aux attraits de l’individualisme

Par Alexandre Dumont
Publié le 16 septembre 2022
Extrait du film.

Crise du logement, spéculation immobilière et flambée du prix des maisons : l’accessibilité à un logis digne s’est restreinte dans les dernières années, forçant des milliers de personnes à se contenter de logements inadaptés à leurs besoins, insalubres ou tout simplement trop chers. Entre 2018 et 2020, le loyer moyen a augmenté de 11,2% au Québec, ce qui a entraîné une pénurie de logements, mais également une pression financière importante sur les locataires.

Dans son dernier documentaire, La coop de ma mère, la cinéaste Ève Lamont s’intéresse au mouvement coopératif par le biais de l’expérience de Rachel, doyenne de la coopérative St-Louis, à Gatineau. En filmant les résidents dans leur quotidien, elle révèle comment le modèle d’habitation coopératif s’avère une alternative, voire une solution, aux problèmes actuels de logement, favorisant la solidarité interculturelle et intergénérationnelle.

Les membres d’une coopérative d’habitation sont à la fois individuellement locataires et collectivement propriétaires : cette situation leur donne un grand pouvoir sur leur milieu de vie… à condition de travailler ensemble! Ce travail démocratique prend diverses formes : participation aux assemblées générales, contribution aux différents comités (entretien, accueil des nouveaux, etc.), implication dans le conseil d’administration. La grande force d’une coopérative d’habitation, c’est de permettre à des gens de tous horizons de se rencontrer et de collaborer à la gestion de leur foyer, en leur accordant les pleins pouvoirs décisionnels par le seul fait d’être membres. Ce sont donc les membres qui décident de tout, y compris du prix du loyer, en fonction de la situation financière de la coop.

Pour Ève Lamont, « partout où les coopératives existent, elles répondent aux besoins de vivre dans un lieu où l’entraide est tangible, de tisser des liens avec autrui et de faire voler en éclats le chacun pour soi ». Des prises de décisions collectives pour améliorer le milieu de vie, La coop de ma mère en présente quelques-unes, notamment le cas d’une résidente malade dont l’appartement devait être adapté : les membres ont décidé de rénover le logement et d’abaisser les comptoirs, preuve non seulement de solidarité, mais également d’efficacité dans la gestion de l’habitation. L’objectif ultime de la coopérative, c’est d’assurer sa pérennité en tant que logis digne de ce nom, en répondant aux besoins de ses habitants.

En plus de montrer que les coopératives d’habitation incarnent une solution durable à la crise du logement, La coop de ma mère présente la coopérative comme un lieu de fraternisation, de démocratie et d’éducation citoyenne, où « chacun, peu importe ses difficultés, peut trouver la paix, la sécurité et surtout, un foyer ». Comme l’exprime l’une des résidentes de la coopérative St-Louis : le mouvement coopératif, « c’est ça, l’avenir de l’humanité ».

Le 27 septembre prochain à 19 heures, le documentaire sera présenté gratuitement au cinéma Le Clap à Sainte-Foy, 2580 boulevard Laurier, Québec La projection sera suivie d’un échange avec le public en présence de la réalisatrice. Des invitations ont été lancées aux candidats et candidates aux élections…
Depuis sa sortie en 2021, La coop de ma mère a été sélectionné dans 7 festivals dont l’International Activism Film Festival à Denver aux USA. Il a remporté le prix humaniste au Festival Vues sur mer à Gaspé « pour ses dimensions éthique, humaine, morale et écologique.
Il vient tout juste de recevoir le prix Make A Différence Award au Commfest Glabal Communité Film Festival de Toronto.

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