Le Phare: des architectes critiquent le projet

Par Madeleine Bastien et Nathalie Côté
Publié le 4 décembre 2018
Illustration: Charles-Édouard Beaulieu

Depuis les premières consultations sur le projet du Phare du Groupe Dallaire, au printemps dernier, ainsi que celle de la Ville de Québec à la fin octobre, nombreuses sont les voix qui continuent de dénoncer le projet. Plusieurs critiquent le procédé anti-démocratique de la Ville de Québec dans sa volonté de faire passer ce projet coûte que coûte.

Lors de la consultation du 29 octobre, des citoyens ont aussi demandé que monsieur Labeaume, en tant que maire, soit présent lors des futures rencontres organisées par la Ville, mais le maire n’a assisté à aucun de ces rencontres… Récemment, l’administration de la Ville a annoncé que le projet du Phare pourra être construit en recourant à l’article 74,4 de la charte de la Ville de Québec. Cet article permettra à la Ville de contourner le Programme particulier d’urbanisme (PPU) de Sainte-Foy adopté en 2012. Un PPU qui limitait à vingt-neuf étages les immeubles sur le plateau de Sainte-Foy.

Le groupe Dallaire prévoit construire quatre immeubles dont le Phare de soixante-cinq étages, en dépit de la limite du zonage. Cette tour transformerait à jamais le paysage et la vie des gens qui habitent autour ainsi que celle de tous les Québécois. On n’est pas à New York, ni à Chicago…

Un projet à l’encontre du développement durable

L’administration Labeaume met tout en œuvre pour imposer un immeuble qui va pourtant à l’encontre du développement durable et du respect de ses électeurs et de ses électrices.

Au moment où on parle de plus en plus d’environnement, ce projet apparait d’une autre époque. Comme le rappelle l’architecte Martin Dubois dans un texte, «La folie des hauteurs», paru en 2015 dans la revue Contact, ce projet va à l’encontre du développement durable : « Il a d’abord été démontré par plusieurs experts que l’édifice en hauteur créera des nuisances non négligeables sur son milieu immédiat en raison des turbulences de vent et des importants ombrages occasionnés. »

L’architecte Pierre Thibault commentait aussi le projet en 2015, en ces termes dans le texte « Le projet Phare, rien d’exceptionnel selon l’architecte Pierre Thibault » paru dans Le Soleil : « C’est deux fois le complexe G [31 étages] ». (…) Je ne crois pas que c’est le meilleur projet qu’on puisse avoir. Cela a un effet de déséquilibre incroyable. C’est une tour d’une grandeur démesurée. »

Le 12 novembre dernier, l’architecte Alfred Martel écrivait dans Le Soleil que « le seul élément intéressant de ce projet sera de voir la ville à partir du dernier étage. Pourtant un projet très dense avec une architecture personnalisée et d’une hauteur humaine conçue avec des critères dignes d’une ville nordique pourrait très bien satisfaire non seulement les promoteurs quant à la rentabilité, mais aussi les résidents du secteur ainsi que les utilisateurs quand à l’intégration au milieu.»

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