Le droit au logement dans les quartiers du littoral Est

Par Marie-Joëlle Lotte
Publié le 9 novembre 2022
Assemblée publique au Domaine Maizerets. Photo: David Sanchez

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées le 24 d’octobre dernier au Domaine Maizerets pour réfléchir à un enjeu qui prend de plus en plus d’ampleur dans les quartiers du Littoral Est depuis quelques années: la pénurie de logements et l’absurdité de leur prix lorsqu’ils sont disponibles.

Animée par Marie-Hélène Deshaies, présidente du Conseil de quartier de Maizerets et membre de la Table citoyenne Littoral Est, l’assemblée a tout d’abord pu entendre Jonathan Carmichael du bureau d’animation et information logement (BAIL). Ce dernier a présenté des statistiques et des données révélant qu’effectivement, la Ville de Québec vit une pénurie de logement avec un pourcentage de logements disponibles se situant sous la barre du 3%.

Réussir à trouver un logement qui correspond à ses besoins n’est donc pas chose facile actuellement. On pourrait se dire que les tours à condo et logements de luxe que nous pouvons voir apparaître un peu partout dans les quartiers du Littoral Est sont de bonnes solutions pour répondre à ce besoin… Mais qu’en est-il du coût de ces logements?

Le logement social

Ces temps-ci, nous entendons beaucoup parler de logement abordable et de logement social, mais il est encore difficile de différencier ces deux concepts. C’est ce que Véronique Laflamme, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) explique. Tout d’abord, quand on parle de logement social, il faut comprendre que l’on se situe hors du marché privé. On parle donc ici d’habitation à loyer modique (HLM), de coopérative d’habitations (COOP) et d’organismes sans but lucratif, qui ont des logements (OSBL d’habitation).

Au cœur de ces logements sociaux, il y a des loyers qui sont subventionnés, c’est-à-dire que le locataire paie son loyer à 25% de ses revenus, peu importe son revenu. Pour les HLM, ce sont 100% des logements qui sont subventionnés. Par la suite, pour le logement abordable, il existe plusieurs manières de le calculer. Une d’entre elles prend en compte pas plus de 30% du revenu moyen avant impôts, des ménages de l’ensemble d’un secteur. On met donc tout le monde d’un même secteur dans le même bateau, peu importe leur revenu, propriétaire inclus.

Puisque le logement abordable ne tiens pas compte du revenu du ménage qui occupe le logement, contrairement au logement social subventionné, cela amène de la confusion. On peut donc rapidement comprendre que ce qui sera abordable pour un ne le sera pas nécessairement pour l’autre.

Le logement abordable

Des solutions sont amenées dans les quartiers du Littoral Est pour contrer cette crise du logement. L’une d’elle est le logement abordable.

Toutefois, cette solution ne prend en considération les multiples réalités telles que: les familles monoparentales, les étudiant.e.s, les personnes en situation de pauvreté, les personnes assistées sociales et toutes les personnes pour qui “l’abordabilité” dépassera 30% de leur revenu. Le quartier Maizerets se situe en plein cœur de la zone du Littoral Est et est le quartier avec le plus haut taux de pauvreté de la ville de Québec. Concrètement, le logement “abordable” discrimine les personnes en situation de pauvreté et à faible revenu en les empêchant de se loger convenablement dans les secteurs qui les intéressent.

Suite aux présentations, les citoyen.ne.s ont été invité.e.s à poser leurs questions et à tenter d’amener des pistes de solutions. Qu’est-ce qu’on peut faire en tant que citoyen.ne.s pour lutter contre cette gentrification et ce nouveau terme surutilisé et mal compris? Jonathan et Véronique invitent tous ceux et celles qui veulent à suivre les pages Facebook du BAIL et du FRAPRU pour se tenir informé.e.s des actions et à joindre leur voix dans les manifestations. Vous pouvez également devenir membre de la Table citoyenne Littoral Est qui a fait du droit au logement une de ses priorités. La crise du logement se passe actuellement sous nos yeux, dans nos quartiers, et nous pouvons travailler ensemble pour un plan d’urgence de lutte à la gentrification

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité