Le paradis perdu

Par Lorraine Paquet
Publié le 1 février 2021

Lorsque Ève a croqué le fruit dans le jardin d’Éden, elle a pris le meilleur, même à travers un perfide serpent. Actuellement, des serpents modernes (industrialisation, agriculture intensive, cupidité) nous font avaler n’importe quoi !

Vous mangez des pommes ? C’est tellement sain… sauf que les pommes du XXIe siècle peuvent contenir jusqu’à 53 pesticides différents ; au Québec, la loi autorise les pommes transgéniques – celles dont l’ADN des cellules est détraqué. Au Canada, 80 % des antibiotiques consommés dans tout le pays sont pris par des animaux ; nous absorbons ces « anti-vie » via la viande ou les produits laitiers. Toujours dans notre beau pays, 450 additifs alimentaires (colorants, édulcorants, etc.) sont légalement autorisés, et l’irradiation complète le tableau en dénutrissant les aliments.

Dans la nature, les engrais chimiques détraquent l’apport azote/phosphates des sols ; il y a de moins en moins de vers et de micro-organismes essentiels ; fipronil, néonicotinoïdes (etc.) minent les insectes et les herbivores ; la volatilisation de l’ammoniac crée des gaz à effet de serre 150 fois plus actifs que le CO2 ; nitrates et potasses polluent les nappes phréatiques qui contaminent forêts, fleuves, rivières, mers, fleuves et océans. Un peu partout dans le monde, des agriculteurs exposés aux pesticides souffrent de cancers, dégénérescence rétinienne, problèmes respiratoires, maladie de Parkinson, malformations congénitales, dépression. Selon l’OMS, au moins trois millions de travailleurs agricoles dans le monde sont atteints chaque année d’intoxications par les pesticides et 220 000 en décèdent. « Mais le bio, ça coûte ben trop cher !!! », dites-vous. Est-il payant de créer de la maladie ? Combien de milliards notre société économiserait-elle en frais de santé si on mangeait sainement ?

« Et nos petits porte-monnaie ? »

On trouve le moyen de fumer, boire, s’acheter un gros chip ou une pâtisserie à 3,50$, mais deux livres de carottes bios à 3,79$, impossible… ? ⸱

Avant de supposer la cherté du bio, comparons les prix: j’ai déjà vu des pommes certifiées bios à 1,99/lb. Par contre, la viande bio est exorbitante (jusqu’à 80% plus chère). Mais un kilo de lentilles sèches bio coûte 4$. Si on remplace les protéines animales par des protéines végétales (légumineuses, graines oléagineuses, céréales entières), nous sauvons des sous en même temps que notre santé.

Utilisons les trucs économiques connus : profiter des spéciaux, acheter en vrac, saisonnier, directement du producteur.

Au lieu de donner les meilleurs nutriments aux poubelles, mangeons les pelures.

Au Canada, les pommes de terre – pour ne parler que d’elles – ont perdu 100 % de leur vitamine A et 57 % vitamine C. Puisque l’agriculture bio utilise des sols sains, elle créée des produits riches de leur pleine valeur nutritive : on peut se passer de coûteux suppléments.

Cuisinons ! Et offrons-nous un loisir sain, économique, branché sur la vie.

CONCLUSION

Ève a commis le péché originel. Mais on n’est pas obligés de continuer ! Manger bio crée du bonheur. Ces aliments cueillis à maturité au lieu de mûrir (ou mourir) dans des camions, procurent une meilleure jouissance gustative. Sans compter la satisfaction émotionnelle de savoir que nous faisons du bien à notre corps autant qu’à notre planète. Mais attention ! Il peut y avoir de la fraude : vérifiez la certification.

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