Ma génération veut faire autrement, des mouroirs on en n’a pas besoin

Par Mireille Bonin, Québec
Publié le 12 mai 2020
Centre d’hébergement Sacré-cœur à Québec. Photo: Nathalie Côté

Les gouvernements de tous les temps, et particulièrement ceux d’après-guerre, ont misé sur les travaux d’infrastructures publiques pour remettre les finances en état, c’est à dire remettre les hommes au travail. Mais qu’en est-il de remettre les femmes au travail?

Ce n’est donc pas en révisant la formule des CHSLD dans notre guerre contre le Covid-19 que nos gouvernements vont remettre les hommes au travail car les soins aux personnes vulnérables sont l’affaire des femmes – immigrantes de nos jours – en grande partie. Des femmes de cœur qui ont du cœur au ventre.

On équilibrera les forces au travail quand on repensera à la manière de traiter les hommes et les femmes sur le même pied au niveau salarial et au niveau des conditions de travail.

Et le traitement des personnes vulnérables dans tout cela, comme celles qui sont touchées par des problématiques de santé mentale ou de démence de fin de vie? Cette question n’est pas une affaire de santé, c’est une affaire politique. Les médecins ne peuvent rien faire pour ces personnes vulnérables. Il n’y a pas de pilules pour refaire les neurones.

Des mouroirs comme les CHSLD, il y en a eu de tout  temps. Mon arrière-grand-mère, que j’ai très bien connue,  était dans un de ces établissements qui s’appelait: La porte du ciel. Un établissement horrible. Nous les enfants ne voulions pas aller voir notre grand-maman que nous adorions tellement le lieu était repoussant. Pas plus que mes enfants n’ont voulu voir mes parents dans ces mouroirs dégueux, qui à leur eux deux ont cumulé treize ans de prison en CHSLD.

Ma génération veut faire autrement. Des mouroirs, on n’en a pas besoin. Ou bien on intègre les aînés à la population active ou bien on élargit le droit à mourir pour éviter le mouroir. En toute dignité et en toute conscience.

 

 

 

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