Commémoration de l’attentat du 29 janvier 2017: Inclusion, émotion, récupération

Par Francine Bordeleau
Publié le 6 février 2018
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, le 29 janvier 2018, à la mémoire des victimes de la fusillade à la Grande Mosquée de Québec. Photo: Nathalie Côté

Un an jour pour jour après l’Attentat à la Grande Mosquée de Québec a eu lieu une commémoration citoyenne à laquelle ont participé plusieurs centaines de personnes ordinaires ainsi que la classe politique. L’exercice était certes salutaire, voire nécessaire, mais n’est pas sans commander des bémols.

Le 29 janvier 2017, tout Labeaumeville, voire la Belle Province au grand complet, était sous le choc. Le Québec, qui n’a jamais connu de guerre sur son sol et qui, empêtré dans sa revanche des berceaux, ses chapelets, ses hivers, sa misère et son obscurité, fut peu interpellé par ces hydres du siècle dernier qu’ont été le communisme et le fascisme, était subitement rattrapé par l’Histoire en marche.

Cela ressemblait à une réédition de la tuerie perpétrée au siège du journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, mais à l’envers : les musulmans n’étaient pas les assassins, mais les victimes.

L’auteur présumé du crime est un jeune homme de 28 ans, Alexandre Bissonnette, sur qui on se perd en conjectures, et qui fait l’objet d’une tonne de rumeurs sur les réseaux sociaux.

Islamophobes ?

Il est compréhensible que la communauté musulmane ait vu, dans la tragédie du 29 janvier, un geste haineux. Le tueur présumé n’a pas joué de la Kalachnikov dans un métrobus à l’heure de pointe ou dans un centre d’achats. Il n’a pas ciblé un lieu où circule une foule indifférenciée. Il a attaqué une mosquée. Alors peut-être, oui, en a-t-il contre les musulmans.

Dans le dépliant appelant à la commémoration citoyenne, produit par le Centre culturel islamique de Québec, était écrit : « Cet attentat terroriste, raciste et islamophobe a eu lieu à la Grande Mosquée de Québec. »

Sans minimiser la portée de l’événement, est-il permis d’associer les termes « terroriste » et « raciste » à de la surenchère verbale ? En tout cas, le tueur présumé ne fait pas face à une accusation de terrorisme.

En revanche, selon Justin Trudeau, si l’on en croit son discours du 29 janvier, nous (les Québécois ? tous les Canadiens ?) avons peur du mot « islamophobie ». Notre cher premier ministre devrait, lui, avoir peur de s’exprimer en français, tellement il massacre cette langue, mais passons.

« Les islamophobes c’est les autres, les nonos », a-t-il dit en substance ( je cite de mémoire). Mais lorsqu’il a soulevé le fait que nous aurions peur du mot «islamophobie », on pouvait comprendre qu’il affirmait que nous sommes tous des islamophobes en puissance.

Et dans l’allocution de « Junior » surgit le spectre de PET : même voix un tantinet nasillarde, mêmes termes méprisants (le paternel a déjà qualifié Robert Bourassa, alors premier ministre du Québec, de « mangeur de hot dog »). Pierre Elliott Trudeau, allié de la première heure de la Chine communiste, ami indéfectible de Fidel Castro, et celui qui a décrété que « l’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation » (d’où, au Canada, la légalisation du divorce et la décriminalisation de l’homosexualité).

L’effet 11 septembre

L’autre lundi, M. Trudeau semblait avoir oublié que le 21e siècle s’est ouvert sur les attentats terroristes organisés par le réseau islamiste Al-Qaïda (le 11 septembre 2001). Et que depuis, l’Occident doit composer avec un islam extrémiste qui multiplie les coups de force spectaculaires. Par ailleurs, nous savons aussi que bien des musulmans ont émigré au Québec parce qu’ils fuyaient les extrémistes de leur pays d’origine.

Si le Québec était une société islamophobe, jamais la commémoration citoyenne n’aurait eu lieu (surtout qu’elle se déroulait un lundi soir, par un froid de canard; et mes plus plates excuses aux canards).

En revanche, tout un chacun a le droit de critiquer les manifestations extrêmes de l’islam. Le 29 janvier dernier a été le théâtre d’amalgames malheureux, de toutes parts. Mais il est vrai que le français est une langue compliquée, et que depuis plusieurs années son apprentissage souffre des réformes pédagogiques insensées et des coupes dans le secteur de l’éducation. Cela explique peut-être en partie le contenu de certaines allocutions.

Commentaires

  1. Ce torchon n’est pas digne du journal Droit de Paroles que je lis depuis plus de 40 ans. Où est l’équipe éditoriale? Pourquoi avoir publié?
    J’ai honte!

  2. Vide vide vide comme texte.
    Mais bon, il ne manque pas de clichés ou de sous-entendus visant à polariser les gens.
    DDP serait-il rendu aussi cool que le Journal de Qc?

  3. Réponse au premier commentaire d’Isabelle Vallée : ce genre d’insulte relève de la surenchère verbale. Lorsqu’on est pas d’accord avec un texte, dans son commentaire on cite les extraits controversés du texte orignal et on propose autre chose. L’équipe éditoriale de Droit de Parole est toujours bien en place et, jusqu’à nouvel ordre, assume le contenu du texte de Francine Bordeleau.

    1. Puisque vous requérez absolument un passage ou une citation :
      ” « Les islamophobes c’est les autres, les nonos », a-t-il dit en substance ( je cite de mémoire). Mais lorsqu’il a soulevé le fait que nous aurions peur du mot «islamophobie », on pouvait comprendre qu’il affirmait que nous sommes tous des islamophobes en puissance. »
      On passe ici d’une citation en pointe aux membres de la meute en général, pour en déduire une accusation d’islamophobie à l’ensemble des Québécois.
      Cette erreur d’analyse de phrase de niveau secondaire deux est ensuite utilisée pour asseoir la suite de la défense contre une attaque qui n’a jamais existé, entre 2-3 vieux rots sûrs (Papa Trudeau yetait pas fin!)

  4. Monsieur Boutin, que faire lorsque l’ensemble du texte est problématique et décrié sur les réseaux ce matin? Ouvrez vos yeux et relisez ce papier!

  5. La tuerie à la mosquée de Québec est un attentat terroriste islamophobe, même si la police et les procureurs n’ont pas porté d’accusation en ce sens pour ne pas compromettre (semble-t-il) leurs chances de faire condamner l’auteur de ces meurtres racistes. Le texte de Francine Bordeleau, que vous endossez, reprend mot à mot les arguments entendus de la part des chantres du nationalisme revanchard, à deux doigts des thèses complotistes. Votre aversion pour Justin Trudeau et pour la religion musulmane vous mènent à minimiser la portée de cet événement tragique. On peut être athée (j’en suis) et dénoncer le cancer islamophobe qui ronge notre société, comme l’antisémitisme à une autre époque.

  6. Marc Boutin, c’est le ton et l’ensemble du texte qui derape à mon point de vue. Et ce n’est par parce que le DPCP n’a pas porté d’accusation de terrorisme que ce n’est pas un acte terroriste. C’est juste parce que c’est une accusation difficile à prouver (les jeunes de Montréal ont été acquittés). Comme l’accusation de meurtre sera relativement plus facile à prouver, les autres accusations possibles ne seront pas portées.
    Je croyais qu’en DDP était un média de gauche je me suis trompée.

  7. J’endosse presque à 100% l’article de madame Bordeleau, qui à mon sens n’est ni un « éditorial », ni un texte à caractère collectif…Il s’agit simplement d’un texte du genre-billet, qui, sur l’aspect exagération et récupération politico-sociale des quatre jours de commémoration pour les victimes de la tuerie de la Mosquée, reflète assez fidèlement l’opinion de nombre de chroniqueurs-euses, journalistes, éditorialistes, militants-es et citoyens-ennes du Québec en entier.
    Cela étant, dire de ce texte que c’est un « torchon », ou un article « vide « , et l’associer à ce qu’il y aurait de pire au Journal de Québec pour le discréditer, sans dire pourquoi et en quoi il est un torchon ou un billet offensant ou vide, est justement une vieille tactique éculée et bien connue de la gauche dite « régressive », qui privilégie abondamment cette manière de faire aussi enfantine que détestable, tant sur les réseaux sociaux que dans les espaces pour commentaires comme sur cette page. On insulte, on discrédite, on associe au pire, on fait des rapprochements normalement impensables, et ce faisant, on fait justement ce qu’on reproche aux autres, soit d’ alimenter à dessein le vecteur « haine » et  » hostilité envers la personne », ce qui n’est pas très brillant pour de pseudos défenseurs-res des Libertés individuelles et de la « Liberté-j’écris-ton-nom »…

    Chapeau à Francine Bordeleau pour son courage et ses opinions « libres » sur un sujet vraiment pas facile (quand même), et merci au journal Droit de Parole d’avoir publié son billet. On en a bien besoin, en ces temps gris de suivisme, de rectitude politique et de bien-pensance sociale.

    Gilles Simard, militant pour la laïcité et ex-collaborateur à Droit de Parole.

  8. « Défendre les intérêts de la classe ouvrière et lutter contre toutes les formes de discrimination, d’oppression et d’exploitation en prônant une vision progressiste des événements et de la société. » Dites-moi comment ce texte contribue à faire rayonner votre mission?

    1. cher MHC,

      Écrire un article ou un billet d’humeurs qui tienne d’une  » libre pensée », et qui rende compte d’un événement (ici, la commémoration), en soulevant un point de critique, est à mon sens une belle et bonne façon de contribuer à enrichir l’information d’un journal comme Droit de Parole. Et c’est exactement, ici, ce que fait l’auteure Francine Bordeleau : outre de  » questionner  » les chefs d’accusation d’Alexandre Bissonnette, elle reprend à son compte les interrogations et les inquiétudes d’une bonne partie de la population québécoise, en soulevant le caractère de récupération socio-politique de la commémoration par des partis politiques, certains groupes sociaux, et d’autres à caractère plus « socio-religieux » comme le Conseil des Musulmans du Canada.

      Qu’on aime ou qu’on aime pas, n’est ce pas là le rôle d’un journal ? Doit-on toujours se contenter d’articles lisses qui tiennent de la pensée unique assortie et servie à la « saveur sociale à la mode du jour » ?
      Cela dit, quand on parle de récupération socio-politique : n’est-il pas vrai que Trudeau Jr aura largement profité de sa tribune pour s’attirer une sympathie électoraliste en baragouinant son laïus sur « l’islamophobie » qui était teinté d’un mépris certain (encore une fois), envers la nation québécoise, une nation qu’il ne reconnaît pas ? N’est-il pas vrai qu’en pataugeant dans la « nonomanie », il a outrepassé son mandat en brassant indûment les braises de groupes xénophobes qui ne demandaient pas mieux ? N’est-il pas vrai qu’en demandant aux Québécois-ses de ne pas avoir peur du mot « islamophobie », il a tenté de re-légitimer un mot, un concept qui est sinon honni, de plus en plus remis en question ou évité, tant par les élites que par les citoyens-nes, tellement ce mot est en lui-même piégé, contre-productif et porteur de haine et de division?

      Enfin, Québec Solidaire n’ a-t-il pas largement profité lui-aussi de la visibilité offerte par ces événements pour réhabiliter une position qu’il était fin seul à porter, soit d’approuver une journée nationale contre l’islamophobie, une chose non souhaitée par une bonne majorité de Québécoises et aussi une majorité de groupes sociaux et de partis politiques au Québec et au Canada ?

      * De même, pour répondre à mon ami Sébastien Bouchard qui semble s’émouvoir de la  » dérive identitaire de certaines personnes associées au journal les amenant à soutenir les pires positions de la CAQ et du PQ « , des personnes dont je suis, je lui dirais simplement que mes positions et celles d’autres militants-es qui pensent comme moi, sont presque du copier-coller sur les positions de l’Association Québécoise des Nord- Africains du Québec pour la laïcité, du Mouvement Laïc Québécois, de PDF (Place des Femmes), d’une majorité de Musulmans-es modéré-es, et d’une constellation de groupes et groupuscules qui n’en n’ont rien à cirer de la politique de division canadienne, ou de la politique clientéliste assaisonnée de moraline et farcie de bons sentiments de Q. S. en pareille matière… D’ailleurs, plutôt que de s’inquiéter des  » dérives identitaires  » des uns et des autres, je recommanderais plutôt à Sébastien et aux penseurs-euses de Q.S. de regarder dans leur propre jardin, et de se demander pourquoi Q. S. est passé de de 12% à 8-9 % dans les intentions de vote des Québécois-es… Serait-ce que la population en a ras’l pompon de se faire casser les oreilles par des sermons à la petite semaine sur le racisme, la xénophobie ou l’islamophobie par un parti qui n’a encore rien prouvé? Poser la question, c’est y répondre ! À bon entendeur !
      Gilles Simard, militant laïc et journaliste à l’occasion.

      1. Gilles,

        La libre pensée a le dos large ces temps-ci, surtout lorsqu’on s’en sert pour s’en prendre à des groupes minoritaires déjà stigmatisés. C’est faire preuve d’une grande lâcheté politique, et ça permet surtout de surfer sur la xénophobie ambiante à peu de frais. Les groupes que tu cites dans ta réponse ont tous soutenu la charte des valeurs, qui n’était rien d’autre qu’un projet mal ficelé et xénophobe qui a fait reculer le projet de laïcité au Québec de 30 ans en ciblant de manière disproportionnée les musulmans, tout particulièrement les femmes. Une manoeuvre de plus de la part du PQ pour satisfaire une partie de sa base, qui vire de plus en plus à droite. Ne penses-tu pas que les partisans de la laïcité devraient d’abord s’en prendre aux privilèges de l’Église catholique, à ses symboles qu’on retrouve jusqu’à l’assemblée nationale et dans les hôtels de ville? J’ai hâte de voir les partisans de la charte prendre position là-dessus au lieu de taper sur celles et ceux qui ne cadrent pas avec leur vision d’une identité québécoise blanche et canadienne-française.

        Quant à l’islamophobie, elle est devenue maladive chez pas mal de monde. Je me doute bien ça a quelque chose à voir avec le 11 septembre, mais surtout avec les attentats commis en France par une poignée de fanatiques. À partir de là, pas mal de monde se sentent justifiés de détester les musulmans qui deviennent tous coupables par association. Malheureusement, c’est dans ce piège que tombent ceux qui se sentent interpellés par le discours de la Meute et compagnie. Le racisme et l’islamophobie font partie intégrante de la société québécoise, comme partout en Occident. Je n’accepterai pas sans rien dire qu’on se prenne à mes voisins, mes voisines, de confession musulmane sous prétexte que quelqu’un, quelque part, a tué des gens au nom de l’Islam.

        1. Cher Mathieu,

          En écrivant ces quelques lignes, un dimanche matin, j’ai l’impression de revenir en arrière de quatre ans et de refaire un débat qui n’a jamais vraiment eu lieu dans nos rangs, tellement le politiquement correct, l’esprit de chapelle, la polarisation (des deux bords) et l’autocensure sont (hélas) devenus omniprésents dans notre petit milieu syndicalo-communautaire et militant. En effet, à cause entre autres, de ce « nouveau droit de ne plus être offensé, critiqué, moqué, de peur d’être taxé d’islamophobie, de racisme ou de xénophobie » *, nombre de personnes se taisent, et regardent passer le train du politico-législatif sans trop intervenir, sinon par champion ou par billet interposés, comme ici avec le texte de Francine Bordeleau.
          D’où l’importance donc, d’une telle palette d’articles « nuancés », on ne le répétera jamais assez, pour nourrir le débat, élargir la pensée, offrir des pistes de réflexion sur des sujets collectifs difficiles, émotifs, mais nécessaires; des sujets qui ne devraient jamais souffrir de la sclérose et de l’affadissement réflexif propres à la pensée unique, afin que nous puissions mieux avancer comme société, en tout ou en parties. Et c’est ce rôle, rappelons-le, que Droit de Parole tend à assumer avec ses misérables moyens financiers, et grâce à la résistance opiniâtre et courageuse de quelques artisans-nes dévoués-es.
          Alors, avant de traiter, (en groupe ou autrement) un billet qui ne fait pas notre affaire, de torchon, de grand vide ou d’insulte, sans plus d’argument, ou en jetant l’anathème sur l’auteure sous prétexte que son texte est « méprisable et haïssable » parce qu’il rejoint des thèses « nationalistes revanchardes », je « nous » suggère à tous-tes de prendre une bonne goulée d’air frais, de réfléchir et d’essayer le dialogue, pourquoi pas. Il en va, oui, de cette liberté d’expression que nous avons tous-tes la prétention sociale de défendre et de chérir, chacun-e dans nos camps respectifs.

          Charte et Islamophobie

          Cela dit, bien sûr que la Charte de la laïcité du P. Q. (loi 60) était éminemment perfectible et qu’elle avait un caractère très électoraliste. Pourtant, comme 60 % des Québécois-ses d’allégeance francophone, j’en appuyais l’esprit, j’étais, et suis toujours d’accord avec cette volonté de mettre des balises sociétales sur la question de la laïcité et de l’égalité homme-femmes au Québec.
          Alors, de dire de ces entités sociales, l’AQNAL, PDF Québec, des syndicats ou autres, * « qu’ils ont fait preuve de lâcheté politique », simplement parce qu’ils ont appuyé l’esprit cette charte, c’est assez fort de café, merci ! Moi je trouve que ces groupes, surtout qu’ils ont tous présenté des mémoires aux audiences et aux Commissions pour améliorer ce produit, et aussi plus tard les projets de loi libéraux sur la neutralité de l’état (59 et 62), ont fait preuve de bien plus de courage politique et de cohésion sociale que d’aucuns qui tiennent un discours progressiste, mais qui restent bien assis dans leur salon en jasant révolution entre happy fews. Se sente visé qui voudra.

          Autrement, et ici je me répète, bien sûr qu’il y a du racisme au Québec, au niveau de la population et dans la structure sociétale… Mais est-ce la catastrophe annoncée et le cancer généralisé dont parlent ad nauséam certaines factions gouvernementales et autres ? Bien sûr que non…
          De même, bien sûr qu’il faut dénoncer le discours et les intentions des tristes bouffons de la Meute, Atalante, Storm Alliance et autres groupuscules suprématistes, mais, à l’instar de plusieurs qui ont récemment écrit sur le sujet, je doute fort que ce soit en l’arrosant d’huile qu’on éteindra le feu du racisme…Privons-le plutôt d’oxygène, par l’humour, l’imagination et la dérision ! Que diable, ce n’est pourtant pas ce qui manque dans nos rangs !
          Autrement, de grâce, calmons-nous un peu avec les accusations par association (ou autrement) d’islamophobie, de racisme et de xénophobie, dès qu’un groupe, une entité, un parti, ou un-e citoyen-ne ou un journaliste questionne d’une façon « adéquate-mais-qui-pourrait-nous-déranger » les thèmes mentionnés plus haut, de religion, de minorité culturelle ou d’immigration…
          Et sur la question « d’islamophobie » enfin, que moi j’ai remplacé par « haine de l’Islam », tellement l’autre mot est un terme piégé, divisif et confondant volontairement Islam et Islamisme, je laisse la parole au collectif « les Indignés » de l’AQNAL qui répondait ainsi à Françoise David (de Q. S.), sur sa « fameuse » motion contre l’islamophobie :
          – « Mais ce qui nous choque encore plus, c’est que vous ayez introduit, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale du Québec, le mot islamophobie. Nous tenons à réagir sur l’utilisation erronée, abusive et non-fondée de ce terme. On lui doit l’une des confusions sémantiques et politiques les plus graves de notre époque : faire croire que résister au fanatisme relève du racisme. Or, c’est un concept fumeux, qui a été créé pour limiter toute vigilance envers l’Islamisme et intimider ceux qui critiquent cette idéologie. Plutôt que de s’en prendre à ceux qui ont peur de ce projet, il faudrait se tenir debout devant ceux qui créent cette peur, ceux qui manipulent la démocratie, qui utilisent les chartes du Canada pour faire avancer leur projet d’Islam politique. Il n’est pas difficile de voir que les femmes en niqab font partie de cette catégorie de citoyens qui provoquent les institutions du Québec et du Canada (…). »

          En tout respect,

          Gilles Simard.

          * Tiré d’un texte de Vincent B. Mélanson, La Presse, 24 février.
          * AQNAL : Association Québécoise des Africains du Nord pour la Laïcité…
          * PDF Québec : Pour le droit des femmes du Québec.

  9. Allo Marc, je sais que certaine personnes associées à Droit de parole sont dans une dérive identitaire et qu’ils s’alignent sur les pires positions de la CAQ et du PQ dans ce sens, mais je ne croyais pas que c’était la position éditoriale de Droit de parole.

    Sur quelle base Droit de parole affirme que le massacre de la mosquée n’était pas un acte terroriste ? On ne visait pas à terroriser sur la base de différence religieuse ?

    Sur quelle base Droit de parole réfute le fait de la montée de l’islamophobie dans la société québécoise (après les accommodements raisonnable, Hérouville, la charte des valeurs, les élections sur le vote voilé, les faux scandale de la bouffe halal, du burkini, Martineau, MBC, Facal, la radio-poubelle …). Il y a une évidente surreprésentation de la menace islamiste dans les médias, ce qui a des effets grave sur une partie de la population immigrante. Rappelons que les attentats terroristes qui ont fait plus de 2 morts au Québec c’est: un militaire (auditeur d’André Arthur) qui a tiré à l’assemblée nationale, un mysogyne qui tué des féministes, un fédéraliste qui a tué des indépendantiste et un raciste qui a tué des musulmans dans une mosquée à Québec.

    Je me serais attendu de Droit de parole à une analyse de la montée de l’islamophobie, incluant une critique du point de vue libéral et nationaliste dans ce cadre, mais pas d’une reprise des pires préjugés sur la question. Je m’attendais à une critique de la montée de l’extrême-droite dans ce contexte.

  10. Bonjour,

    Loin de moi d’en faire tout un plat. Je vais plutôt rappeler la réalité plus générale.

    L’islamophobie, tout comme la judéophobie entre autres, existe depuis vraiment longtemps. L’Humanité est affligée de visions réduites et abusives des « autres » depuis des milliers d’années et l’islamophobie est un phénomène bien réel depuis les premiers conflits avec les empires occidentaux de l’époque (Byzantin, etc.). Plus récemment, la télévision étasunienne présentait les arabo-musulmans comme des terroristes depuis au moins trente années.

    Plusieurs personnes parlent comme si le problème avait commencé avec l’attentat du 11 septembre, ce qui est absurde d’un point de vue historique. Nier l’islamophobie est aussi idiot que nier la judéophobie ou le racisme. Ces manifestations xénophobes (on pourrait même dire un peu tribalistes) existent partout, dont au Québec, depuis toujours. On doit sans cesse les atténuer et elles sont moins pires en fait au 21e siècle.

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