Jazz et peinture

Publié le 12 mai 2016
Sax in the city, acrylique sur toile, 2016
Sax in the city, acrylique sur toile, 2016

Par Nathalie Côté

Klody Tremblay expose ses oeuvres récentes à l’espace galerie Sherpa. L’ensemble est en quelque sorte une ode à la musique, aux musiciens et à une vie entourée d’art et de culture.

Depuis plus de trente ans, Klody Tremblay présente son travail au public régulièrement. Elle explore à la fois les formes, les couleurs et la figure humaine.

Depuis quelques années, le jazz est au coeur de sa peinture. Tantôt elle suit les rythmes de la musique, tantôt elle représente les musiciens, drummer, saxophoniste, contrebassiste. « Les couleurs, cuivre, noir et turquoise, sont dominantes dans cette série que je présente au Sherpa. Elles symbolisent les instruments à vent, l’esprit de la musique », résume-t-elle.

Parfois, les instruments de musique sont seulement évoqués. Il n’en reste que le rappel par un geste, une couleur : « Les sons graves sont bleus, comme les profondeurs de la terre », précise la peintre.

La référence au jazz ne date pas d’hier

Ses œuvres ont été présentées en 2010 au Palais Montcalm, dans le cadre du Festival de Jazz de Québec. « En 1995, j’ai fait ma première expo de toiles inspirées du monde du jazz, lors des Nuits black, le festival jazz de l’époque. L’année d’après, j’étais au festival de Rimouski. C’est dans le jazz que je rejoins le plus de monde, m’a déjà dit fort à propos un ami critique d’art », rappelle-t-elle.

Petite fleur, le titre de l’exposition actuelle, semble d’abord un peu «fleur bleue», mais ce n’est pas du tout ça : « Petite fleur, c’est une chanson connue des musiciens. C’est le titre d’une création instrumentale de Sidney Bechet. Il jouait cette mélodie à la radio au saxophone soprano, et j’ai le souvenir que cette mélodie me bouleversait tout entière lorsque j’étais enfant… »

Un travail plus épuré

Le travail pictural de Klody Tremblay est plus sobre que jamais. Elle l’explique ainsi : « Avec tout ce que j’ai traversé (elle a eu des problèmes de santé en 2015), ça ne donne rien de faire du flafla. Je vais à l’essentiel. C’est une nécessité, il y a beaucoup de chose que j’ai dites, mais là, il faut que ce soit simple. »

Cela a donc changé sa façon de travailler ? « Pas seulement, précise-t-elle, mais aussi de voir les gens et le monde. Tu vis dans le présent. Chaque jour que je me battais pour la vie, je pensais à ça.»

Un espace d’exposition dynamique

La galerie, qui a pignon sur le boulevard Charest, présente des artistes qui évoluent en parallèle des galeries privées. « Pour moi, souligne-t-elle, c’est une des belles galeries à Québec, avec ses 45 pieds de vitrine. Et quelle belle équipe ! Il y a quelque chose qui se passe à Sherpa, c’est un milieu humain extraordinaire.»

L’espace galerie Sherpa, sis au rez-de-chaussée de la coopérative d’habitation où logent à la fois des artistes et des personnes ayant des problèmes en santé mentale, est un lieu en marge des lieux d’exposition qui participe à la vitalité de la scène en arts visuels à Québec. C’est un lieu que les artistes et les amateurs d’art fréquentent. La preuve : les quelques 150 personnes qui se sont déplacées le soir du vernissage pour entendre les musiciens, CBC trio plus B, Michel Côté au drum, Pierre Côté à la contrebasse, Alain Boies au saxophone-alto et Gilles Bernard au piano.

Petite Fleur de Klody Tremblay À l’Espace galerie Sherpa, jusqu’au 7 juin. 130, boul. Charest, de 9h à midi, et de 13h30 à 17h, du lundi au vendredi.

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