Un troisième lien, sérieusement…

Par David Johnson
Publié le 13 juin 2025
Pendant une manifestation pour le tramway en 2023. Photo: archives DDP

Un 3e lien autoroutier empirerait la congestion routière, serait un désastre pour l’environnement et un entonnoir pour les finances publiques. Le 3e lien mis d’avant serait en fin de compte un monument énorme à la folie de notre temps.

On entend dans les médias que l’appui de la population de la région de Québec « continue » pour un 3e lien autoroutier entre les deux rives, « malgré l’inconnu ». C’est-à-dire, malgré le fait que le gouvernement élabore le projet de manière clandestine, laissant dans le noir la population qui payerait la facture. On nous dit même que ce serait un « suicide politique » pour la CAQ s’ils ne poursuivent pas le projet, étant donné cet appui populaire continu. Mais est-ce que c’est vrai que la population appuie le projet ? Est-ce que c’est possible qu’une population pognée dans le trafic quotidien, au bout financièrement avec les coûts de la vie qui augmentent partout, et quand même au moins un peu soucieux de l’environnement et du pays qu’on va léguer à nos enfants, puisse appuyer un projet aussi néfaste pour la circulation automobile, aussi omnivore des finances publiques et dévastatrice pour l’environnement ?

Plus de congestion routière

On sait pourtant qu’un 3e lien autoroutier empirerait la circulation automobile dans la région de Québec. Le lendemain de son ouverture, la congestion aux heures de pointe sur les ponts existants serait réduite de moins de 15 %, selon le rapport de CDPQ Infra (2024). Cependant, dès son ouverture, la congestion routière serait pire sur l’ensemble du réseau routier. Les autres autoroutes deviendraient des points d’étranglement avec une congestion similaire à ce qu’on voit aux ponts aujourd’hui. Le développement des autoroutes encourage les déplacements automobiles, ce qui empire la congestion routière dans l’immédiat.

Et le développement de nouvelles autoroutes encourage l’étalement urbain, ce qui prolonge les distances parcourues, aggravant également la congestion routière à long-terme. Les seuls types d’infrastructure de transports qui peuvent améliorer la mobilité et réduire la congestion routière sont les infrastructures de transports collectifs.

Impacts sur l’environnement

L’automobile en soi est néfaste pour l’environnement. Même électrique, la voiture consomme énormément de ressources et est une source majeure de pollution (émissions, microparticules des pneus et des freins, etc). Encourager son utilisation par le développement d’infrastructures additionnelles augmenterait cette pollution locale.

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