Une nouvelle crise du tramway, pour plus de bonheur?

Par Claude Bélanger, Ph. D. Géographie urbaine
Publié le 15 novembre 2023
Illustration de John Cisco, acrylique sur photographie, 2022

Le 7 novembre, le tramway de Québec a connu un revirement important. Le gouvernement a annoncé que le projet initié par la Ville sous le maire Labeaume et poursuivi par le maire Marchand, serait remis entre les mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), déjà responsable du REM de la région de Montréal. On sait que ce mouvement fait suite à l’augmentation importante de la prévision budgétaire présentée par la Ville, au moment même où les sondages de satisfaction concernant le projet étaient à la baisse.

Dans ce contexte, le coup de barre à donner doit porter sur la réduction du coût du projet tout en augmentant les avantages au point de vue de la mobilité pour l’ensemble de la région de Québec, incluant la Rive sud. Le premier ministre Legault a annoncé que le gouvernement chercherait à proposer et réaliser le meilleur réseau structurant pour la Capitale nationale. Cela pourrait confirmer que le gouvernement s’apprête à présenter un Plan de transports pour l’ensemble de la région.

Outre la bonification du projet de tramway, le nouveau plan de transports devrait alors comprendre des propositions pour améliorer les circulations entre les deux rives, tout comme dans les périphéries. Enfin, le plan devra répondre à l’objectif d’assurer une circulation de contournement de la région, ce que tentait de solutionner le tunnel du Troisième lien. En somme, il s’agit d’intégrer dans un plan cohérent tous les éléments de la problématique déjà connue.

Le mandat est très large pour un délai imposé de 6 mois. Il faut dire qu’on peut profiter des nombreuses études déjà réalisées. On peut penser également que Transports Québec a déjà planché, depuis un certain temps, sur une possible solution pour un tel plan de transports. Cette nouvelle « crise du tramway » trouve une origine dans le fait que le projet de la Ville de Québec ne constituait pas vraiment un plan régional de transports, d’où le niveau d’insatisfaction de l’ensemble des citoyens de la région.

D’autre part, à partir du moment où on déplace le champ d’intervention à un niveau régional, il devient nécessaire que le projet revienne dans les mains du gouvernement. Entre autres, il est naturel que l’expertise du MTQ (et aussi de la CDPQ) soit mise à profit pour qu’une solution efficace soit apportée en matière de transports, tout en respectant la vie des quartiers urbains.

Concernant la possibilité de construire un REM à Québec, il faudra être vigilant. Dans la région de Montréal, il a été constaté que les structures aériennes du REM s’intégraient mal à l’espace urbain, en plus des niveaux de bruit qui étaient incompatibles avec les quartiers résidentiels.

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