Les terres des Soeurs de la Charité, zone à défendre

Par Nathalie Côté
Publié le 26 octobre 2017
À l’horizon, les Appalaches, le fleuve Saint-Laurent et Québec.  Photo: Zoé Laporte

L’avenir des Terres des Sœurs de la Charité va se jouer pendant les prochains mois. Peu importe qui est au pouvoir à la Ville de Québec, cet enjeu dépasse les intérêts du promoteur Dallaire et de Labeaume. C’est la protection des terres agricoles qui est en jeu.

Lise Santerre, candidate de Démocratie Québec dans le district Louis-XIV, a fait de la conservation des terres des Sœurs de la Charité un enjeu majeur de sa campagne. Elle rappelle d’ailleurs que la fondation Dallaire a une option d’achat sur les terres qui est conditionnelle à la dérogation de zonage. Tout n’est donc pas joué.

Les terres des Sœurs de la Charité ont un sol exceptionnel, cultivé depuis 400 ans. Comme le rappelle Monique Gagnon, impliquée dans le groupe Voix citoyenne : « Ce ne sont pas des terres en friches. Actuellement ces terres sont cultivées».

Les terres ont été acquise par la Fondation Dallaire en 2014 qui prévoit y faire un développement immobilier. En bout de ligne, c’est la Commission de protection du territoire agricole du Québec qui refusera ou acceptera la dérogation de zonage conditionnelle au développement immobilier sur cette terre zonée agricole. La demande de dérogation de zonage n’a pas encore été faite. Selon la porte-parole de la commission, Élise Brunet, cela prend autour de 4 mois pour étudier une demande.

S’il y a une demande, elle se fera dans le cadre du Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Québec actuellement en processus à la Ville de Québec. Si la demande de dérogation de zonage des terres des Sœurs de la Charité était incluse dans la première version du schéma, il n’est pas certain qu’elle se retrouvera dans la deuxième version, selon la porte-parole de la Ville de Québec, Marie Lagier. Ce schéma d’aménagement devrait être prêt au début de l’année 2018.

La Ville de Québec étudie actuellement la centaine de mémoires reçus en août dernier concernant le schéma d’aménagement. Dans la première version du schéma d’aménagement la Ville « justifiait » la demande de dérogation de zonage des terres des Sœurs de la Charité dans la perspective de l’arrivée de 60 000 nouveaux ménages sur le territoire d’ici 30 ans. La Ville a dû considérer les statistiques de 28 000 nouveaux ménages pour les vingt prochaines années. Enfin, la grande majorité des mémoires déposés en août dernier demande la conservation de la vocation agricole des terres. Le mémoire de Voix citoyenne fait la démonstration qu’il n’est pas nécessaire de faire un développement immobilier sur des terres agricoles pour loger les ménages qui s’établiront à Québec, les espaces existants étant suffisants.

Le projet étudié en marge du schéma d’aménagement ?

La position du candidat dans le district Robert-Giffard, Jérémie Ernould, élu depuis 2013, est cohérente avec le discours de l’équipe Labeaume depuis des années. Ils défendent toujours le projet du groupe Dallaire, comme si c’était le leur : « On va travailler de concert avec eux (la fondation Dallaire) à faire un développement immobilier qui va intégrer l’agriculture urbaine. » On connait le projet de la fondation Dallaire. Il s’agit de maisons en rangées, de duplex. L’Équipe Labeaume en parle comme d’un projet « exemplaire » en matière de «développement durable » et qui va s’inspirer des « meilleures pratiques en modèle d’écoquartier ».

« Au niveau du projet, on va travailler le dossier (des terres des Sœurs de la Charité) à part du schéma d’aménagement. » Jérémie Ernould dit que c’est une possibilité, étant donné que le schéma d’aménagement prend beaucoup de temps et que le sujet est vif.

Est-ce à dire que l’Équipe Labeaume veut accélérer le processus ? Est-ce à dire que les citoyens qui ont mis leurs espoirs dans les changements au schéma pour sauver les terres ont perdu leur temps ?

Mais que le projet immobilier des terres des Sœurs de la Charité fasse partie du schéma d’aménagement de la ville ou non, reste que c’est la Commission de protection du territoire agricole du Québec qui aura le dernier mot.

L’acceptabilité sociale avant tout

Comme le souligne Lise Santerre, la Commission de protection du territoire agricole du Québec fait son travail très sérieusement et elle va aussi considérer l’acceptabilité sociale du controversé projet.

Commentaires

  1. tout a fait logic..evite le transport.et garde la fraicheur la societe en general ,devrait acheter ce terrain ,paye au vendeur le prix du marche immobillier… et mangeons local …..tout autant un bon investissement que tout les infrastructures necessaire a une ville , comme quebec…..et valable dans tout autre region…pensont s,y salut……..

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