Les Vendredis de poésie fêteront leur 190e édition

Publié le 18 mars 2017
Dominic Deshênes lors de la soirée 10 mars au Tam-Tam café.
Photo: Geneviève Léversque

Par Geneviève Lévesque

Le 10 mars dernier, comme chaque deuxième vendredi du mois, a eu lieu le Vendredi de poésie à l’Espace Tam-Tam, coin Charest et Langelier. Organisées et animées par André Marceau, directeur général et artistique du Tremplin d’Actualisation de Poésie (TAP), ces soirées offrent aux poètes chevronnés comme à ceux en devenir un espace scénique où lire leurs poèmes.

Les Vendredis de poésie fêteront leur 190e soirée, c’est-à-dire leur 19e anniversaire, le 21 avril — une semaine plus tard que les rendez-vous habituels à cause de la fête de Pâques.

Un rendez-vous pour les curieux et les passionnés

En plus des invités que le TAP reçoit chaque mois pendant ces soirées, les auditeurs passionnés de poésie ou curieux de la découvrir entendent une vingtaine de poètes partager publiquement ce qu’ils ont écrit. Chaque poète dispose de trois minutes. Vous voulez lire un texte à un Vendredi de poésie? Rien de plus simple: inscrivez-vous à la scène ouverte! L’écoute y est respectueuse et tant les poètes que l’auditoire témoignent d’une belle variété. Le Tremplin d’Actualisation de Poésie: une poésie vivante «La principale cause de mortalité de la poésie, c’est son institutionnalisation.

Le TAP est une mesure d’urgence pour la survie de la poésie. […] Nous souhaitons l’expansion — voire la popularisation — de la poésie, comprise comme stratégie relationnelle créative appliquée au quotidien, davantage qu’une profession avec son statut », explique André Marceau dans le Manifeste d’inauguration du TAP publié en 1999. Un projet qu’il réitère encore aujourd’hui en nous y référant quand nous lui demandons une définition de la poésie vivante.

Le TAP produit et diffuse en effet plusieurs spectacles de poésie vivante, dont Québec enslamé et CORPoralité. Il présentera le 24 mars prochain le spectacle uNDeRGRouND, mettant en vedette des poètes de la relève dans un parcours de sous-sol. Ce spectacle s’inscrit dans la programmation du Mois de la poésie.

Le TAP présente également les soirées de Slam de poésie qui ont lieu chaque 3e mardi du mois à la Maison de la littérature. Il s’agit d’une compétition amicale où les slameurs s’affrontent et où des juges choisis parmi le public décident des gagnants. Finalement, ce sont les spectateurs qui gagnent à voir ces spectacles hauts en couleurs verbales. Toujours à cause de la fête de Pâques, le prochain match aura lieu le 28 mars. En avril et en mai se tiendront les demi-finales, et c’est en juin que l’on pourra assister à la finale de la saison. Pour plus d’information sur les activités du TAP, consultez le blog de SLAM cap.

Voici un extrait du dernier recueil de Dominic Deschênes, Les yeux de brume, publié à Québec aux Éditions du Sablier (p. 49), un poème qu’il a lu lors du dernier Vendredi de poésie, pendant la scène ouverte.

 

Combien de promenades

Avons-nous faites jadis

Au bord de cette rivière

Au corset de béton

Ou dans ce parc ceinturé d’usines

 

Invariablement

Nos pensées tournaient autour

Des mêmes pots d’iris fanés

 

Il suffisait pourtant que nous disions je t’aime

Au quatrième lampadaire du pont Dorchester

Pour que le sortilège opère

Et que la couleur arrive en ville

 

De toute manière

Toute autre parole aurait brisé le charme

Et serait restée figée dans le ciment

Jusqu’au fond des eaux noires

Où dorment les secrets mal gardés

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