PPU Saint-Roch : une réplique citoyenne aux propositions de la Ville

Publié le 13 octobre 2012

Par Marc Boutin

La perspective de devoir se présenter aux consultations du plan particulier d’urbanisme (PPU) de Saint- Roch a de quoi laisser sceptiques les amants de ce quartier. Ils sont coincés pour jouer le jeu de faire valoir leur point de vue publiquement… dans le cadre d’un exercice de démocratie qui pourrait bien s’avérer un guet-apens.

Un guet-apens comme celui que monsieur Labeaume a tendu aux résidents de la haute-ville. Quand certains citoyens ont réclamé un référendum sur le projet Europa, coin Richelieu et Honoré-Mercier, la Ville leur a fait valoir que le projet n’était pas soumis à la loi des référendum puisque situé sur le territoire du PPU Hauteville et que le zonage avait été changé justement pour favoriser ce genre de projet (hors-norme par rapport au reste du quartier).

Depuis l’affaire de l’Îlot Irving, l’administration Labeaume a juré de ne plus se laisser embourber dans les rouages d’une véritable démocratie participative. C’est pourquoi, à Saint-Roch, elle veut prévenir les coups et, avec le PPU, ouvrir grand les vannes d’un zonage laxiste et ainsi, en créant une zone franche «de référendum», renvoyer les citoyens au confort douillet de leur pages Facebook.

Pour une administration municipale qui tend à courtiser d’abord les promoteurs immobiliers, une consultation publique a ce grand avantage de n’être pas contraignante (à moins que l’opinion publique décide de s’en mêler). Les promoteurs n’ont pas à se présenter aux séances de consultation puisque la Ville est là qui défend leurs intérêts. Elle se sert des PPU pour aller au devant de leurs requêtes, pour satisfaire à l’avance leurs appétits les plus débridés. À preuve, avec le PPU Saint-Roch, ce gratte-ciel d’une vingtaine d’étages qui, à notre connaissance, ne répond à aucune demande précise et que la Ville veut nous faire avaler, en plein terrain vague, coin boulevard Laurentien et rue de la Croix-Rouge (en bas, à gauche dans l’illustration #1).

À ce genre de provocation, les citoyens répliquent. Les consultations au moins peuvent servir à ça. L’illustration #2 est une contre-proposition citoyenne au projet de la Ville (illustration #1) pour le secteur du boulevard Laurentien situé entre le stade Municipal (en bas à droite) et la rue Prince-Edouard. La Ville prévoit démolir la passerelle de la rue de la Maréchaussée et faire du terrain de la centrale de police un grand stationnement entre le parc Victoria et la (future) ligne de tramway qui empruntera la partie sud du boulevard Laurentien.

Dans la contre-proposition (illustration #2), la rue Saint-Anselme est prolongée en droite ligne vers la rue de la Croix-Rouge et, à la place du stationnement, on propose une extension du faubourg Saint-Roch, avec un zonage résidentiel et commercial de 12 mètres (maximum 4 étages), sauf le long du boulevard où les édifices (zonage administratif, commercial et résidentiel) pourraient atteindre 8 étages. Deux places publiques sont prévues: une à la place du garage Ultramar et l’autre, face à l’entrée du parc Victoria, au carrefour des rues Caron, Saint-Anselme et Parent. Les rues Lalemant et Cardinal-Roy seraient transformées soit en place publique soit en espace construit. La proposition 2 répond mieux que celle de la ville au besoin de densification démographique, commerciale et administrative, et ce, malgré la présence d’un gratte-ciel dans la proposition 1.

 

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