Sol Zanetti: l’indépendance, l’environnement et la culture

Par Nathalie Côté
Publié le 14 novembre 2025
Sol Zanneti dans le quartier Saint-Malo à Québec en octobre dernier. Photo: DDP

Sol Zanetti, élu député de Jean-Lesage depuis bientôt 2 mandats, est désormais le co-porte-parole de Québec solidaire (QS). L’ancien professeur de philosophie au Cégep et au Campus Notre-Dame-de-Foy a milité à Option-nationale avec Catherine Dorion et Jean-Martin Aussant, avant la fusion de leur parti avec QS. Sa parole stimule la fibre indépendantiste du parti de gauche.

On a, en effet, rarement entendu un porte-parole de QS avoir un discours indépendantiste aussi fervent. Comment Sol Zanetti est-il devenu indépendantiste? « Ce qui me motive depuis tout le temps, c’est une lutte pour être soi. Une lutte pour ne pas se faire exploiter ; la lutte pour prendre nos décisions par nous-mêmes. » dit-il d’emblée. « Dans notre monde, la menace, c’est la menace climatique. C’est une urgence. Je lutte à gauche pour qu’on lutte ensemble, pour qu’on donne plus de pouvoir aux peuples. Au pluriel », insiste-t-il.

Quelles sont les origines de sa politisation ? « En 1995 (lors du 2e référendum), j’avais 13 ans. Il y avait un débat dans mon cours d’histoire au secondaire, j’avais alors donné des arguments pour le camp du non. Par la suite, j’ai fait un travail sur la rébellion des Patriotes. J’ai lu Falardeau. C’est une conversion sur plusieurs années… » constate-t-il. « Une chose qui m’a politisé, c’est le livre d’Albert Jaquard, J’accuse l’économie triomphante. Je me suis mis alors à tout remettre en question. »

Sol Zanetti dénonce sans détour l’État canadien pétrolier qui persiste à vouloir construire des pipelines. Alors que le gouvernement du Québec veut mettre aussi la lutte aux changements climatiques sur pause, quelles sont ses principales préoccupations en environnement? «Il faut remettre la menace climatique au cœur de la politique québécoise. Depuis la pandémie, l’environnement a été éjecté. C’est comme si les gouvernements ne sentaient plus de pression. C’est indignant, » lance-t-il, en poursuivant du même souffle : « Il faut rester enthousiaste. Il faut que les mouvements sociaux s’y mettent. Notre voix à QS, c’est d’être la voix de ce mouvement. Il faut que l’environnement occupe l’espace. Il faut sortir de l’angoisse et de l’éco-anxiété pour les transformer en action. »

Sol Zanetti propose que Québec-solidaire se connecte davantage avec la culture et les artistes. Qu’entend-il par là ? « Les spécialistes des émotions, ce sont les artistes. Ils sentent l’urgence de passer à l’action. On doit s’inspirer d’eux dans nos communications. Qu’est-ce que ça va prendre pour changer le monde ? » À cela, le député a un début de réponse dans laquelle plusieurs vont se reconnaître : « Il faut mettre la joie au cœur du militantisme. Cela ne doit pas être juste une question d’obligation. » Cela rappelle la symbiose qu’il y avait entre les artistes et la politique lors du premier référendum de 1980, une symbiose qui semblait organique. « Ce n’est pas QS qui va faire ça. Ça se fait tout seul, » admet-il. « Il y a déjà des artistes qui prennent position pour l’inclusion (…) pour l’indépendance. Lou-Andriane Cassidy a récemment pris position publiquement pour l’indépendance », conclue-t-il, enchanté de ces prises de parole de jeunes artistes.

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