Entrevue avec Marie-Pierre Boucher, responsable de l’itinérance à la VIlle de Québec

Par David Johnson
Publié le 13 novembre 2025
Sur le perron de l’église Saint-Roch, le 11 novembre en matinée. Photo: DDP

Sondés durant la campagne municipale, les électeurs de la ville de Québec ont identifié l’itinérance comme sujet prioritaire, après le logement. Pour Marie-Pierre Boucher, conseillère du district Louis-XIV, ce n’est pas surprenant : « Ça montre à quel point on a une com- munauté qui regarde autour d’elle, qui se soucie de son prochain… Le problème est présent, le problème est grandissant, mais nous, en tant que population, on n’acceptera pas ça. »

Besoins immédiats avec l’approche de l’hiver

Les ressources pour aider des gens en situation d’itiné- rance sont insuffisantes à Québec. Au début du mois de novembre, l’Auberivière, le principal refuge de la région, a dû refuser des dizaines de personnes, faute de manque d’espace. Cette limite d’espace est préoccupante, selon Marie- Pierre Boucher : « C’est sûr que dans le contexte hivernal il faut le bonifier pour répondre aux besoins » note- elle. « Ce qui est important, c’est que les organismes, avec le CIUSSS et la Ville, on ait des communications et des rencontres régulières » pour assurer que les ressources nécessaires soient disponibles, selon Marie-Pierre Boucher. Elle note que cet hiver deux répits de nuit (399 Charest Est et au sous-sol de l’église Saint- Roch) seront disponibles.

Besoins à long-terme

L’itinérance est un enjeu grandissant, à Québec comme dans la plupart des villes en occident. Selon le CIUSSS, le nombre de personnes qui se trouvent en situation d’itinérance à Québec augmente d’environ 10 % par année. Pour la Ville, « l’objectif ce n’est pas de juste panser les plaies ; c’est de sortir des gens de la rue, c’est ça qu’on vise. » « Il faut qu’on continue à investir mais il faut assurément que le gouvernement du Québec s’y engage et décide de mettre les moyens des enjeux qu’on a actuellement. »

Marie-Pierre Boucher déplore que l’itinérance n’est pas parmi les priorités identifiées par le gouvernement du Québec. « On a besoin que le premier ministre le nomme comme un engagement clair de venir agir sur l’itinérance, » note-elle.

Besoins de base

Marie-Pierre Boucher souligne que la Ville travaille sur la création d’espaces ou les itinérants peuvent avoir accès aux besoins de base : douche, casiers, buanderie… « on a déjà fait deux appels à projets, on soutient déjà des projets » pour répondre aux besoins de base des itinérants, notamment au Projet L.U.N.E. Ces mesures font partie du Plan d’action en itinérance de la ville de Québec.

La décentralisation des services

Actuellement, la majorité des services pour itinérants se trouve au centre-ville, dans le quartier Saint-Roch. Pour quelqu’un qui vient d’un autre secteur de la ville et se trouve en situation d’itinérance, s’éloigner de la famille et des amis peut aggraver la situation.

Pour Marie-Pierre Boucher il est important de décentraliser les services de la Ville : « C’est pour cette raison que le projet des modulaires d’hébergement transitoire est venu s’installer dans un secteur qui se rapproche de Beauport. » Ce projet a été travaillé avec des organismes de Beauport. « On veut que les gens puissent rester proches de leurs filets sociaux puis avoir des services dans leurs propres milieux. »

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