Le boisé du Carré de Tracy est sauvé

Par W. Stuart Edwards
Publié le 2 octobre 2025
Un pique-bois danas le boisé du Carré de Tracy. Photo:  W. Stuart Edwards

Les citoyens de Charlesbourg ont rejeté dans une large majorité un projet qui aurait détruit le tiers d’un boisé naturel. Le non a récolté 533 voix, soit, 81 % des voix. Rencontrés au sortir des urnes, certains électeurs et électrices ont accepté de commenter le dossier. Ils étaient majoritairement contre le projet résidentiel dans la même proportion que les votes.

Démocratie

Un homme a simplement déclaré que c’est un devoir de citoyen de voter dans un référendum. Il ne voulait pas s’avancer sur les enjeux. Il voulait juste souligner l’importance de la démocratie. Un autre contestait le référendum. La démocratie se fait par des élections aux quatre ans, selon lui : « Si on élit les gens à la tête de la municipalité, il faut leur laisser gérer la Ville, pour le bien de la Ville. »

Le récent référendum sur le bruit à l’Académie Saint-Louis a été évoqué, référendum que le maire Bruno Marchand a décidé de ne pas respecter. Un résident estime peu probable que le maire fasse de même dans Charlesbourg. (La conseillère Marie-Pierre Boucher est déçue, mais l’administration de Bruno Marchand n’a rien dit sur la possibilité de ne pas respecter le résultat.)

Certaines personnes n’ont pas apprécié les tactiques du promoteur, notamment sa menace de fermer le boisé. (Selon Le Soleil, il l’a fait, tout de suite après le référendum.)

Pas sur ma planète

Pour plusieurs, il y avait de grands principes à défendre : protéger la nature et en profiter, conserver la faune et la flore. Ne pas gruger la forêt : « Les arbres sont les poumons naturels. » « Les anciens secteurs de Charlesbourg ont très peu d’espaces vertes. Il faut préserver le boisé. » « Tout le monde aimerait avoir un beau gazon devant sa maison unifamiliale, mais si on faisait tous pareil, ça prend trois planètes !»

Deux personnes ne croyaient pas que les deux tiers du boisé seront protégés à long terme, tel que promis par la Ville. Si on se laisse faire cette fois-ci, un autre promoteur va défricher encore plus de terrain pour faire des bungalows, et une administration future lui donnera le feu vert. Un autre a précise« Le promoteur savait que le terrain était zoné agricole au moment de l’acheter. »

Crise du logement et densification

Un père a dit espérer que ses filles trouvent des logements abordables quand elles seront grandes. Un autre homme a déclaré qu’on ne peut arrêter le progrès. Pour ces deux hommes le projet résidentiel devrait être approuvé. Quelques personnes ont abordé la densification, dans Charlesbourg ou ailleurs dans la Ville. Cependant, il y avait une réticence à densifier dans les secteurs historiques.

Un architecte a parlé d’urbanisme : « Le savoir-faire a beaucoup changé. » Quand la Ville affirme qu’il n’existe pas de terrains à développer à Québec, il n’est pas d’accord. Les centres commerciaux remplacent leurs stationnements par des logements, parce que les gens achètent de plus en plus en ligne et fréquentent moins les centres d’achat, et les infrastructures pour l’habitation existent déjà. « Mais il faut que les architectes proposent des choses intéressantes. » Ce projet envisagé pour le boisé était, comme il a souligné «d’une autre époque».

Infrastructures insuffisantes

Les gens reconnaissent être privilégiés de vivre dans un beau quartier historique, mais leur village d’antan n’était pas conçu pour le trafic qui roule actuellement sur l’étroite avenue du Bourg-Royal. Un homme a dit que la nature est importante, mais l’essentiel dans ce dossier, c’est qu’on ne peut accueillir autant de nouveaux ménages sans repenser nos infrastructures.

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