Google Lumières Vertes : un pari technologique et écologique à Québec

Par Gilles Couture
Publié le 22 octobre 2025
Sur Marie-de-l’Incarnation, le 22 octobre 2025 à Québec. Photo: DDP

Un ans après son lancement, le programme Google Lumières Vertes déployé dans la Ville de Québec, dresse un bilan contrasté mais globalement positif de la pixellisation croissante de la sécurité routière. Cette initiative, née d’un partenariat entre Google, la municipalité et divers acteurs de la mobilité, vise à optimiser la circulation urbaine grâce à l’intelligence artificielle générative, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Des résultats mesurables sur la fluidité routière


Selon les données publiées par la Ville, les temps d’attente aux feux de circulation ont diminué en moyenne de
18 % dans les secteurs équipés. Les artères les plus congestionnées, comme le boulevard Laurier et l’axe Henri-IV, ont bénéficié d’une synchronisation des feux de circulation, réduisant les ralentissements aux heures de pointe. Les automobilistes interrogés évoquent une impression de circulation plus fluide, même si certains quartiers périphériques n’ont pas encore profité de ces ajustements.

Un impact environnemental tangible

L’objectif principal de Google Lumières Vertes est écologique : limiter les arrêts inutiles et les émissions liées au ralenti des moteurs. Selon les estimations recueillies on observe une baisse de 12 % des émissions de CO₂ sur les tronçons concernés. Pour une ville engagée vers la carboneutralité d’ici 2040, cette réduction représente un progrès significatif, même si le dilemme est clair : faut-il céder à la rapidité des solutions privées ou investir dans une autonomie plus lente, mais durable ? Ce choix engage autant les élus que les citoyens.

Une efficacité sous contrôle privé

L’état de la situation soulève une question politique majeure : qui maîtrise les données de la Ville de Québec ? En confiant à une entreprise privée la gestion algorithmique d’une infrastructure critique, la municipalité s’expose à un risque de dépendance, du seul fait que la Ville conserve l’infrastructure physique, mais non l’information qui permet la monétarisation des données. C’est là que le bât blesse. C’est pourquoi en juin 2025, des syndicats et des associations ont lancé la campagne Reprenons le contrôle de nos données !

Un enjeu électoral structurant

Le scrutin du 2 novembre ne se limitera pas aux enjeux traditionnels – voirie, gestion des déchets, loisirs, culture. Il incarne une vision de Québec comme ville intelligente, articulée, soit autour d’une innovation pilotée par des géants technologiques ou une souveraineté citoyenne sur les infrastructures numériques. Le 2 novembre, les citoyens ne choisiront pas seulement leurs élus. Ils trancheront sur la couleur de leur avenir numérique : une lumière verte… ou un signal d’alerte rouge.

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