Discrimination du CIUSSS envers une personne âgée

Par Lorraine Paquet
Publié le 21 octobre 2025
L’église Saint-Sacrement pendant une insomnie. Photo: LP

Québec, le 17 octobre 2025

Commissaire aux plaintes CUISSS

Madame, monsieur,

Voici mon problème : j’ai 81 ans et je souffre de maladie mentale depuis l’âge de 36 ans. À 42 ans, j’ai perdu mon emploi, envahie par le trouble de panique, la dépersonnalisation, la déréalisation, et le reste. J’ai aussi perdu ma joie de vivre, mes loisirs, mes amis. Rendue à 81 ans, toujours atteinte de 7 maladies mentales dûment diagnostiquées, je passe mes journées enfermée chez moi, à cause de l’agoraphobie, et tellement paralysée de terreur, que je ne suis même pas capable de lire, d’écouter la télévision, ni de la musique. Je reste dans le lit, souvent à pleurer. J’ai été hospitalisée 12 longues fois, sans résultat. La médication ne fonctionne pratiquement jamais elle non plus. Je vis ce cauchemar à froid. J’ajoute que mon état a empiré il y a sept ans lorsque ma fille, âgée de 52 ans, a fait un AVC dont elle est restée paralysée pour la vie. Elle croupit dans un CHSLD.

Il y a quelques mois, mon médecin de famille a eu la géniale idée de faire une demande en psychiatrie gériatrique. Merveilleux ! Il y a de l’espoir ! Je m’accroche à cette lumière.

Il y a environ deux semaines, je reçois un téléphone étrange d’une femme que j’identifie mal et qui dit se pencher sur ma santé mentale. J’ai oublié les détails de cette conversation qui m’a semblée nébuleuse. D’où venait-elle ? J’ai imaginé une travailleuse sociale demandée par mon médecin. Je me rappelle seulement d’un échange frustrant dans lequel elle ne s’intéressait pas à mes symptômes. Avec froideur et sans compassion, sans m’écouter vraiment, elle disait chercher des ressources pour m’aider. Elle ne comprenait visiblement rien à mon problème et semblait satisfaite des solutions suggérées. J’en ai retenu une qui me plaisait, je l’ai contactée et on n’a jamais retourné mon appel…

Cette semaine, j’ai rencontré mon médecin, le 14 septembre, qui m’apprend que je suis refusée en psychiatrie gérontologique, et ceci d’après une évaluation de ce téléphone brumeux, voire ténébreux. Oui, les ténèbres ont envahi le système de santé québécois car, à la suite de ce téléphone non seulement je suis refusée en psy gériatrique, mais ne je pourrai jamais plus voir aucun psy DE MA VIE !!! Ce téléphone hypocrite n’avait pour but que de m’éliminer. (Notez que la paranoïa ne fait pas partie de mes symptômes). Que va-t-il m’arriver dans deux ans ? Cinq ans ? IL est peu probable que je guérisse, voire probable que j’empire. C’est tellement injuste, inhumain, sans cœur, ce système, que je proteste avec véhémence et réclame le droit d’avoir accès à un psychiatre. En toute justice. Pitié pour les vieux !

Merci de m’avoir lue,

et espérant une réponse favorable,

Lorraine Paquet

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