C’est dans la salle bondée du Centre Jacques-Cartier que les 7 candidats et candidates dans Saint-Roch-Saint-Sauveur ont débattu mercredi soir. La soirée, animée par CKIA, a rassemblé : Marjorie Champagne de Transition Québec (TQ), Élainie Lepage de Québec Forte et fière (QFF), Mélanie Leroux de Respect citoyens (RC), Pascale Houle de Leadership Québec (LQ), Quentin Maridat de Québec d’Abord et les deux indépendants, Napoléon Woo et Patrick Kerr.
La droite parle de diminuer les taxes municipales et d’alléger les règlements pour faciliter la vie aux promoteurs, et s’affiche sans gène anti-tramway; la gauche parle de verdir les quartiers, de logements sociaux et de mieux consulter la population.
« Nettoyer Saint-Roch »
Sur une question portant sur l’itinérance, le controversé Napoléon Woo a provoqué un frisson dans la salle, suivi d’une huée quand même polie, lorsqu’il a affirmé qu’il faut « nettoyer » Saint-Roch. À cela, Marjorie Champagne de TQ a répondu d’emblée : « Il faut plutôt prendre soin du monde. » La candidate de TQ s’est mérité plusieurs applaudissements après ses interventions bien senties sur les enjeux des quartiers centraux.
Projets immobiliers et consultation
Sur les contestations récentes de projets immobiliers, celui de l’Îlot Dorchester dans Saint-Roch et dans une moindre mesure, le projet Kali dans Saint-Sauveur, Marjorie Champagne a dénoncé « le manque d’écoute de l’administration de QFF: « J’utilise l’expression consultation bidon. Y’a un manque d’écoute, de respect, » a-t-elle déploré.
La découverte de la soirée est sans aucun doute, Quentin Maridat, le candidat de Québec d’abord qui a contribué à élever le débat. Il a parlé du rôle d’un conseiller municipal : « Un des fiascos du maire Bruno Marchand, c’est la consultation. Je m’engage, quel que soit le maire, à redonner leurs lettres de noblesse aux consultations citoyennes. C’est le rôle d’un conseiller municipal, il faut ramener le maire sur le plancher des vaches. » a-t-il souligné.
À propos de la gentrification
Au sujet des solutions pour prévenir la gentrification dans les quartiers centraux, Marjorie Champagne a parlé des augmentations exorbitantes des loyers et a rappelé l’importance d’inclure 20% de logements sociaux dans chaque nouvelle construction. Quentin Maridat a renchérit précisant: « qu’il faut développer sans exclure. » QFF a défendu son bilan en matière de logements sociaux. Sur la question de la gentrification, Patrick Kerr n’a pas été en mesure de répondre et Pascale Houle de LQ a répondu : « Je ne suis pas experte dans tous les domaines».
Pour ou contre les pistes cyclables
Élainie Lepage de QFF a défendu le circuit Vélo-Cité qui est aussi là pour sécuriser les déplacements des piétons, a-t-elle précisé. « Une pancarte de limite de vitesse, ce n’est pas assez»; elle a aussi rappelé, à la suite des propos anti-piste-cyclable ramenés par Mélanie Leroux de Respect citoyens, qu’il est faux de dire que les pistes cyclables sont mieux déneigées que les trottoirs l’hiver.
Les candidates de Leadership Québec et de Respect citoyens, comme Napoléon Woo (exclu de LQ, mais qui en défend le programme), ont répété les lignes directrices de leurs partis révélant une méconnaissance de certains des enjeux des quartiers centraux et surtout des enjeux un peu trop spécialisés pour un débat électoral, comme la reconnaissance des groupes communautaires par la Ville de Québec.
Sur le verdissement des quartiers pour faire face aux chaleurs estivales, Quentin Maridat a rappelé que son parti veut instaurer le 3, 30, 300. C‘est-à-dire, 3 arbres a proximité de chaque domicile, 30% d’arbres dans chaque quartier et un parc à 300 mètres de chaque résidence. Il a parlé de développement urbain sans exclure et sans gentrification. Mélanie Leroux de RC a révélé sa vision singulière en affirmant: « On est pour ça (le verdissement), mais c’est difficile ici : les maisons sont toutes collées. »
Il n’y a pas eu de grandes révélations dans ce débat, sinon l’évidence de l’écart entre les discours politiques des candidats et candidates de droite qui ont surtout livré, plus ou moins maladroitement, une succession de phrases toutes faites et l’éloquence d’une gauche environnementaliste nettement plus articulée.
Puisque la majorité des questions provenait des groupes communautaires, cela a été assurément une occasion de faire connaître les aspirations légitimes des résidents de Saint-Roch et Saint-Sauveur et pour la belle foule réunie, l’occasion de voir de près leurs aspirants et aspirantes conseillères.