Il y avait du monde aux vernissages de la rentrée à Méduse. Même les chefs de l’opposition municipale, Claude Villeneuve (Québec d’abord) et Jackie Smith (Transition Québec) sont venus faire un tour. Il faut le dire d’emblée, les expositions présentées sont à ne pas manquer. Fruit de démarches longuement mûries, elles mettent de l’avant des artistes de la région.
C’est le cas de l’installation de Mélanie Bédard présentée à la Bande vidéo. Résultat de dix ans de recherches et de collaborations diverses, l’artiste nous ouvre l’appétit et met sur la table de quoi nourrir l’imaginaire. Le centre Vu présente quant à lui les résultats de la résidence annuelle de l’artiste Jasmin Bilodeau. D’immenses collages photographiques nous font errer dans une ville à la fois fictive et reconnaissable à travers les graffitis et les saisons. Avec une certaine tendresse, l’ancien BGL présente des vitrines abandonnées ayant pignon sur rue, au carrefour de l’humour et de la nostalgie.
Plus conceptuelle et brillamment politique, le centre Ahkwayaonhkeh propose l’installation HYDRO, du fulgurant duo formé de Caroline Monnet et Ludovic Boney. Un ensemble d’ampoules suspendues au-dessus d’un miroir s’illumine. L’intensité suit le rythme d’un discours inaudible, celui du grand chef du conseil des Cris qui, en 1992, s’opposait au projet Grande-Baleine au Nord-du-Québec. On y entend le grésillement du dispositif. C’est le cas de le dire ici, le silence et ce qui l’accompagne sont éclairants.
Enfin, c’est dans un esprit libérateur éveillant la curiosité que L’Œil de poisson lance cet automne son 40e anniversaire. Tandis que le duo composé de Fanny Latreille et Carol-Ann Belzil-Normand nous fait planer dans la Petite galerie, le collectif En-pouvoir s’empare de la Grande et offre un espace où se jouera une exaltante programmation : entretiens, performances, bal orphique et D.J set sont prévus jusqu’au 18 octobre.
À Méduse, 580, Côte d’Abraham.