À Drummondville pour le droit au logement

Par W. Stuart Edwards
Publié le 13 juin 2025
À Drummondville, le 24 avril. Photo: W. Stuart Edwards

Environ 250 manifestant.es, venus de Montréal, Rimouski, Québec et ailleurs, ont répondu à l’invitation d’Action location Drummond, le 24 avril. Ils réclament un gel et un véritable contrôle des loyers pour freiner la crise du logement.

Quatre associations de Québec, le BAIL, le Compop, le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur, le Comité logement d’aide de Québec Ouest acompagnées par l’Association de défense des droits sociaux et Action chômage, se sont rendus à Drummondville pour cette journée des locataires, la treizième manifestation nationale annuelle du Regroupement des comités logements et des associations de locataires du Québec (RCLALQ).

La nouvelle méthode de calcul dénoncée

Les manifestant.es demandent le retrait du nouveau règlement sur la fixation du loyer, déposé le 16 avril dernier par la ministre de l’Habitation France-Hélène Duranceau. « Si cette méthode avait été appliquée depuis 2015, les loyers auraient augmenté bien plus rapidement au cours des dix dernières années », sou tient Mélanie Gamelin d’Action location Drummond. Les hausses sont désormais fondées sur l’augmenta tion du coût de la vie, et non plus sur les coûts réels d’exploitation de l’immeuble. Selon le RCLALQ, les loyers à Drummondville ont connu une augmentation fulgurante de 14,1 % en moyenne pour l’année 2024.

Cette situation fait de trop nombreuses victimes : des familles, des aînés, des jeunes et des personnes seules. Selon Mme Gamelin : «L’itinérance progresse, les demandes d’aide explosent, et le filet social s’effrite. » Le Tribunal administratif du logement a fixé à 5,9 % le taux d’augmentation applicable au Québec en 2025, le plus grand depuis trente ans. Contre les corporations immobilières et les « bozos »

Nicole Dionne du BAIL a pris la parole pour dénoncer une crise sans précédent qui sévit partout au Québec. Il faut faire front commun contre le favoritisme du gouvernement aux corporations immobilières « qui modifient à leur convenance le portrait de notre Les manifestant.es prennent une pause devant l’hôtel de ville pour écouter des prises de parole. Photo : Le BAIL. société en s’enrichissant sur le dos des locataires cap tives et captifs d’un marché hors de leur portée. »

Thomas Savy du Comité logement Bas Saint-Laurent a dressé le portrait de ces énormes corporations. À Montréal, 0,46 % des propriétaires détiennent le tiers du parc de logement. La Société immobilière Bélan ger possède 4 000 logements à Québec et à Montréal. Tri-Logis est propriétaire de 800 logements à Rouyn Noranda, soit, 10 % du parc locatif. De telles corporations prennent de plus en plus de place à Rimouski et ailleurs. Ce n’est pas un accident.

Certains grands proprié taires ont « professionnalisé » les « rénovictions », les résiliations de bail sous pression, et les fausses reprises. Ces pratiques sont devenues des businesses basées sur l’exploitation des faiblesses dans la loi.  M. Savy a également souligné qu’aucun permis n’est requis pour être propriétaire de logements locatifs au Québec. Contrairement à d’autres métiers où des décisions prises ont d’importantes conséquences sur la vie des gens, « n’importe quel bozo peut devenir locateur, tellement le droit de propriété est perçu comme le droit de se sacrer dans nos droits. »

Droit de manifester respecté par la SQ

La marche de deux kilomètres était encadrée par la Sureté du Québec, Drummondville n’ayant pas de police municipale. Il n’y a pas eu d’incident, et après la marche la SQ a félicité les organisateurs pour le bon déroulement.

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