Commémoration d’un vaste crime. Et nous?

David Johnson
Publié le 15 mars 2023
Commémoration de la guerre en Ukraine. Québec, le 24 février 2023. Photo: David Johnson

Le 24 février 2023, un an après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, avait lieu une commémoration devant le château Frontenac. Les retrouvailles de la diaspora ukrainienne; des proches, des supporteurs comme nous, avec des drapeaux et des bougies.

On assiste à  hymne national d’Ukraine, on ressent la puissance de cette communauté résiliente, appuyée avec une solidarité des Québécois qui s’assurent du bien-être de ceux et celles qui ont la chance d’être chez nous dans ce pays pacifique.

Y étant avec ma fille, la température autour de moins vingt, on est resté trente minutes devant le Château; quand le groupe d’environ cent personnes s’est dirigé vers l’Assemblée nationale, on est rentré chez nous. 

Quand je pense à ce conflit, je pense d’abord et surtout aux jeunes hommes qui se retrouvent au front, avec une arme, dans un char ou une tranchée, qui vivent cet enfer qu’on appelle la guerre. 

Je pense à mon grand-père, mon Opi, qui était sur ces mêmes terres, il y a presque quatre-vingts ans. Soldat dans l’armée allemande en 1945, il est fait prisonnier par les Soviétiques à l’armistice. En tant que jeune homme de seize ans en 1945, il était un enfant soldat. Mais les Nazis, vers la conclusion de ce théâtre de guerre le plus meurtrier dans l’histoire (opération Barbarossa), désespérés face à l’impossibilité de détruire l’armée soviétique, envoyaient des jeunes comme mon grand-père. Peu importe qu’il ait été un fils, un grand-frère, qu’il avait toute sa vie devant lui, une famille à fonder, d’éventuels descendants…

Je pense aussi à mes fils, tout juste dix-huit et quinze ans. Si par un hasard de la vie nous étions Ukrainiens, ils seraient conscrits ou bientôt, et potentiellement envoyés au front contre l’artillerie russe.

Je pense à tout ce qu’on a fait en tant que parent : donner la vie, aimer, sacrifier. Et j’imagine envoyer ses trésors quelque part comme Bakhmout. C’est là, ce jour du 24 février 2023, que le plus gros du conflit se passe. On dit qu’en moyenne, la durée de vie des soldats ukrainiens arrivés sur le front de Bakhmout est de quatre heures.

Quelle tragédie. L’urgence est, depuis le début, de mettre fin à cette guerre. Plus elle perdure, plus les atrocités continuent, plus planent les risques d’escalade.

 

 

 

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