Rencontre avec Gabriel Coulombe, candidat du Parti québécois dans Jean-Talon

Par Nathalie Côté
Publié le 16 septembre 2022
Gabriel Coulombe, sur le boulevard René-Lévesque dans le comté de Jean-Talon. Photo: DDP

DDP – Le comté de Jean-Talon est un château-fort du Parti libéral depuis plus de cinquante ans. Il faut du courage pour se présenter pour le Parti québécois dans ce comté. Qu’avez-vous à offrir de particulier aux gens du comté?

Gabriel Coulombe -Je dirais dans un premier temps que les convictions donnent du courage. On en a énormément au Parti québécois. La raison fondamentale d’être de notre parti, c’est l’indépendance du Québec. En tant que professeur d’économie, les questions d’économie me touchent. On a tendance à oublier à quel point ce serait avantageux économiquement pour le Québec d’être indépendant. On pourrait prendre nos décisions susceptibles de lutter contre les changements climatiques. On n’aurait pas besoin de continuer à financer les entreprises pétrolières de l’Ouest canadien par exemple. Il y aussi la protection de la langue française qui est intimement liée à la question nationale. Nous proposons à la fois des mesures fortes et nécessaires pour protéger la langue française. Je pense notamment à l’expansion de la loi 101 dans les CÉGEP. Je suis professeur au CÉGEP, ces questions de langues me touchent énormément.

DDP : Est-ce un enjeu dans une ville francophone comme Québec?

Gabriel Coulombe : Oui, c’est un enjeu de mixité et de justice sociale contre une certaine forme de marchandisation de l’éducation parce que ce que l’on voit, c’est qu’il y a une grosse demande pour les CÉGEP anglophones parce qu’il y a une certaine image de prestige associé à ça. Le problème c’est que cela se fait au détriment du réseau francophone. Les CÉGEP anglophones, en gros, vont accueillir les ayants droit anglophones pour qui le réseau a été conçu, et personne ne remet cela en question. Mais c’est aussi l’élite socio-économique et académique francophone et allophone qui est de plus en plus scolarisée dans des collèges anglophones. C’est pour ça qu’il faut s’assurer que la loi 101 soit appliquée à tous les CÉGEP. Comme au primaire et au secondaire.

DDP : On reconnaît tous les effets de la crise du logement. À Sainte-Foy, elle frappe particulièrement la population étudiante. Qu’avez-vous à proposer pour régler cette crise?

Gabriel Coulombe : Jean-Talon, c’est important de rappeler que c’est 22 % de jeunes de vingt à vingt-neuf ans. Ce qu’on veut au Parti québécois, c’est bonifier de 25% le programme Accès-logis ; ça c’est bon pour toutes les villes où il y a un établissement d’étude supérieur. Pour Jean-talon, cela s’applique parce qu’il y a une université et deux CÉGEP. Ce programme sert à favoriser la construction de logements sociaux. Accès-logis, la CAQ l’a complètement mis de côté. On veut le revaloriser.

DDP : Il y a dans plusieurs quartiers à Québec un problème d’accès aux soins de santé de proximité. Alors que même le Parti libéral propose maintenant de réinvestir dans les CLSC, que propose le Parti québécois?

Gabriel Coulombe : On voudrait que les CLSC deviennent la porte d’entrée principale du réseau de la santé et que les actes médicaux soient faits par le personnel soignant et pas seulement les médecins. Pour les aînés, on mise plus spécifiquement sur les soins à domicile. La grande majorité des gens veulent rester dans leurs maisons aussi longtemps que possible. Ce sera bénéfice à la fois pour les gens et pour le système de santé.

DDP : Les gens de Sillery et de Sainte-Foy se préoccupent beaucoup d’environnement et de transport. Quel est votre position sur le projet de troisième lien ?

Gabriel Coulombe : Au Parti Québécois, on ne pense pas que c’est une bonne idée la construction d’un troisième lien tel que la CAQ le propose. L’alternative, c’est un premier lien sous-fluvial entre les centres-villes de Québec et de Lévis, mais uniquement pour le transport en commun. Donc, un train léger. On propose aussi que la deuxième phase du tramway puisse éventuellement se rendre jusqu’à Charlesbourg, comme c’était prévu dans le plan initial et cela en collaboration avec la Ville de Québec. On veut favoriser un réseau de transport en commun qui dessert mieux le centre-ville et aussi les banlieues.

DDP : Il semble y avoir un renouveau au PQ avec plusieurs jeunes candidats. Sentez-vous un regain d’intérêt pour le Parti québécois?

Gabriel Coulombe : C’est vraiment impressionnant le nombre de candidats jeunes qui se présentent. Il y a une fougue, un dynamisme. Le Parti québécois, c’est clairement un parti intergénérationnel. J’ai hâte de voir ce que ça va donner le 3 octobre.

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