Le Vélo d’hiver: une pratique risquée?

Par Alexandre Dumont
Publié le 10 décembre 2021
En vélo l’hiver à Québec. Photo: DDP

Le vélo d’hiver n’est peut-être pas pour tout le monde. Qu’on se le dise, les routes, en saison froide, sont périlleuses, le temps, hostile et déplaisant. Une fois ces inconvénients acceptés, il s’avère cependant tout à fait possible d’éprouver du plaisir à privilégier le vélo comme moyen de transport pendant les mois les plus rudes de l’année. En fait, cette solution présente une multitude d’avantages – pour ceux qui consentent à y recourir. Plusieurs grandes villes des pays scandinaves, mais également certaines plus près de nous, en Amérique du Nord, ont développé des politiques d’entretien d’un réseau cyclable en hiver. C’est le cas, entre autres, de Calgary et de Minneapolis.

En 2019, Vélo Québec déposait un rapport dont le mandat était d’accompagner la Ville de Québec dans le développement d’une politique d’entretien hivernal de son réseau cyclable, démarche s’inscrivant dans la foulée de La Vision des déplacements à vélo, présentée par la Ville en 2016. Les objectifs de cette vision sont notamment de réduire la congestion routière, de diminuer l’empreinte écologique de Québec et d’améliorer la santé des citoyens.

Préjugés

Les recommandations formulées dans le rapport de Vélo Québec concernent essentiellement l’entretien et l’aménagement du réseau cyclable hivernal, éléments incontournables afin d’encourager la pratique du vélo en hiver, victime de nombreux préjugés. L’un d’entre eux est celui d’avoir froid : pourtant, comme lors de la pratique de n’importe quelle activité extérieure en hiver, on se réchauffe rapidement en bougeant, il suffit d’être habillé de la façon qui convient. Un autre préjugé consiste à dire qu’il est impossible de manœuvrer un vélo de façon sécuritaire sur les routes en hiver. « Pourtant, comme c’est le cas pour l’automobile, la capacité à manœuvrer de manière sécuritaire dépend de la qualité de l’entretien hivernal du réseau. Plusieurs composantes existent, notamment des pneus conçus spécifiquement pour rouler en présence de neige et de glace par temps froid».

Ainsi, développer le réseau cyclable et assurer un entretien d’axes prioritaires en hiver permettrait d’accroître la sécurité des usagers et aux citoyens qui le désirent de privilégier un mode de transport durable, accessible, et par-dessus tout, redoutablement énergisant!

Quelques conseils pour se mettre au vélo d’hiver

Il n’est pas nécessaire d’investir des sommes importantes pour se mettre au vélo d’hiver. Des bottes imperméables, un survêtement pour les pantalons, des mitaines plutôt que des gants et un manteau à capuchon (sous lequel vous pouvez mettre une tuque ou un passe-montagne) sont suffisants pour être bien protégés du froid. En cas de neige abondante ou de chaussée très mouillée, des lunettes de ski peuvent s’avérer judicieuses. Vous aurez l’air d’un aviateur, mais vos yeux vous remercieront.

Comme l’épandage de sel sur les routes finira par attaquer les roulements de votre vélo, privilégiez un nettoyage régulier à l’eau chaude et lubrifiez régulièrement les engrenages. Certains privilégient les freins à tambour plutôt que les freins sur jante, car ces derniers offrent de moins bonnes performances lorsqu’ils sont mouillés. Les pneus à clous ne sont pas essentiels, mais assurent une meilleure tenue de route. La plupart sont très durables : l’investissement peut paraître considérable au départ (environ 200 $ la paire), mais prévoyez les conserver plusieurs années. Finalement, comme la luminosité est faible en hiver, utilisez toujours un phare à l’avant, sur le guidon, et un témoin clignotant à l’arrière, sur la tige de selle, pour demeurer bien visible. Et bien entendu, ajustez votre casque!

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