Repensons le tramway sur René-Lévesque

Par John Cisco et Paul Bowman
Publié le 27 octobre 2021
Une illustration de John Cisco. Techniques mixtes, 2021.

Le tramway peut améliorer la résilience de la Ville de Québec face à la crise climatique. Il contribue à la décarbonisation des transports, et il peut accélérer le verdissement du milieu urbain. Par son allure supérieure, il encourage un virage vers le transport collectif, ce qui réduit le nombre de véhicules qui circulent dans les quartiers centraux.

Ainsi des espaces minéralisés qui contribuent tellement au réchauffement de ces quartiers, les stationnements de surface et voies de circulation trop larges et trop nombreuses, peuvent être remplacés par de la verdure. En Europe, même l’espace autour des rails dans la rue est engazonné par endroits, et les rues par lesquelles le tramway passe jouissent d’habitude d’un embellissement général.

Malheureusement ce n’est pas le cas à Québec. Le projet, tel que proposé jusqu’à maintenant, préconise la coupe massive des arbres tout le long du parcours, et même la démolition de plusieurs structures. C’est ce qui arrive lorsque le modèle de construction, et les dimensions de toute la nouvelle infrastructure, sont démesurés par rapport à l’espace qui est disponible à l’intérieur de la trame urbaine existante. Les vieux quartiers ont déjà subi assez de démolitions et d’autres dégâts pour accommoder l’auto en ville ; ne recommençons pas avec le tramway.

Aujourd’hui, les tramways peuvent être faits sur mesure pour chaque ville, dans le respect de sa géométrie et de ses accidents de terrain. À cause de son âge et de son histoire, Québec n’est pas une ville comme les autres en Amérique du nord. Les villes européennes offrent un modèle de l’échelle de l’infrastructure appropriée dans une ville historique.

Une plateforme pour les rails, surélevée par rapport au reste de la rue, peut être appropriée sur de grands boulevards de banlieue, mais n’est pas réaliste dans les rues des quartiers centraux. Pour réduire au minimum les dégâts causés par sa construction, surtout la destruction d’une grande partie de la canopée d’arbres matures le long du boulevard René-Lévesque, il faut réduire au minimum la largeur de l’espace réservé au tramway, ainsi que celle des voies carrossables à côté. D’ailleurs il faut revoir et repenser l’espace alloué aux autos sur les artères desservies par le tramway.

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