Des slow streets pour un bel été en ville

Par Nathalie Côté
Publié le 13 juin 2020
Dimanche, le 7 juin sur Saint-Vallier Ouest avec Dj Alex. Photo: Nathalie Côté

On ne peut que se réjouir des rues piétonnes qu’on retrouve désormais dans la plupart des quartiers centraux. Il en a cinq actuellement, en plus de l’avenue Maguire et la Grande Allée, qui se sont ajoutées plus récemment, offrant un espace réservé aux piétons les fins de semaine (voir notre carte en page 12).

Ces rues ont été déterminées par la Société de développement commercial de chaque quartier (SDC) en collaboration avec la Ville de Québec. Depuis des années, les résidents revendiquent des rues piétonnes. Les contraintes de distanciation physique liées à la pandémie ont tout précipité et, dans ce contexte, il faut reconnaître que les intérêts des commerçants rejoignent ceux des citoyens.

Certains comités citoyens n’ont d’ailleurs pas hésité à prendre la parole dans l’espace public en faisant des sondages en ligne pour prendre le pouls de la population sur leurs rues piétonnes, tel que l’ont fait le comité populaire Saint-Jean-Baptiste et le comité citoyen Saint-Roch.

Les revendications d’Accès transports viables

Étienne Grandmont, directeur général et porte-parole d’Accès transports viables, a déposé une pétition et un mémoire sur le sujet à la Ville ce printemps. Il se réjouit de voir le nombre de ces rues piétonnes à Québec augmenter et espère que la Ville et les SDC continueront d’oser en s’adaptant aux besoins des quartiers. «On espère qu’ils vont se rendre compte que les rues piétonnes sont une bonne façon d’attirer la clientèle. Il faut sortir du « no parking, no business »», explique-t-il. «Cela est vrai pour les centres commerciaux, mais au centre-ville, ce sont beaucoup des commerces locaux. Les gens s’y déplacent souvent à pied, à vélo».

Des trottoirs plus larges?

Étienne Grandmont rappelle qu’il y d’autres aspects importants pour encourager la marche à Québec. La Ville hésite toujours à bouger, selon lui. Il souligne qu’à plusieurs endroits, les trottoirs devraient être élargis. Montréal l’a fait pour faciliter les déplacements.Il souligne qu’à certains endroits sur la 3e Avenue à Limoilou, les piétons doivent enjamber la rue pour respecter le deux mètres de distance, frôlant parfois les cyclistes.

Élargir temporairement certains trottoirs ? Ce n’est pas envisagé pour le moment à la Ville de Québec, répond Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal du district Saint-Roch-Saint-Sauveur. Cependant, il rappelle que lorsque des travaux doivent être réalisés, c’est l’occasion d’apporter des modifications permanentes aux voies urbaines, comme celles qui sont en cours sur la rue Hermine, où les trottoirs sont élargis et une douzaine d’arbres ont été plantés. Modifier les feux de circulation à l’avantage des piétons Étienne Grandmont rappelle également l’importance d’intégrer les passages piétons dans le cycle des feux de circulation afin d’éviter que les gens aient à toucher le mobilier urbain pour le déclencher.

Cela permettrait aussi de le rendre plus régulier et plus fluide. Cela créerait des cycles plus courts, et les gens n’auraient pas à attendre ou à traverser n’importe quand en mettant leur sécurité en jeu. « Ce ne sont que quelques heures de programmation à faire pour changer ça à l’avantage des piétons. En facilitant la vie des piétons, la Ville de Québec stimulerait le transport actif », soutient-il.

L’équipe Labeaume consulte

La Ville de Québec est-elle ouverte à modifier les cycles de feux piétonniers? « On est pas fermé », répond Pierre- Luc Lachance. « J’ai fait une consultation sur la sécurité routière dans Saint-Roch et Saint-Sauveur auprès des citoyens et des citoyennes. On a reçu 222 suggestions. Elles sont actuellement en analyse. »

Les trois demandes qui se sont démarquées? Favoriser la traverse piéton devant le magasin Latulippe (coin Saint- Vallier et Montmagny), modifier le feu de circulation coin Saint-Joseph et Dochester pour favoriser les piétons et le rendre plus sécuritaire et installer une traverse piéton au coin de la rue Saint-Vallier et Renaud, où la Ville installera également un feu clignotant.

Des idées à Démocratie-Québec

Pour Jean Rousseau, élu de Démocratie Québec dans Vieux-Québec – Cap-Blanc: « les gens vont rester en ville cet été. La rue est un espace commun qu’il faut mieux exploiter. Notre été franchement bizarre va être mémorable », espère-t-il, en évoquant l’idée de « slow street », des rues au ralenti, que la Ville de Québec devrait davantage promouvoir.

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