Les piétons et la piétonisation

Par Maxime Jolivel
Publié le 28 février 2020

Depuis 2007, l’année où je suis arrivé dans la Vieille Capitale, rien n’a changé dans les rues de Québec. Les aménagements qui favorisent le partage de la voie publique et son appropriation se résument à une poignée de places éphémères qui embellissent la ville quelques semaines par année, à de la peinture tout aussi éphémère sur la chaussée, censée protégée les cyclistes, et à quelques terrasses de bar estivales qui empiètent «effrontément» sur les places de stationnement.

On s’accordera que cela paraît bien peu, à une époque où la plupart des villes européennes ont pour objectif de réduire drastiquement, voire même d’interdire la circulation automobile dans les centres-villes, et font tout pour favoriser les déplacements actifs, que cela plaise ou non aux automobilistes récalcitrants.

À quand la piétonisation des rues Saint Jean, Saint-Joseph et Cartier? Dans les villes françaises dans lesquelles j’ai vécues, la piétonisation des rues fut au départ une idée rejetée par les commerçants. C’est le cas de la ville de Rennes, qui fût en son temps (2002) la plus petite ville au monde à se doter d’un métro (moins de 200 000 habitants).

Je peux vous dire, pour y avoir vécu, qu’à l’heure actuelle, tout le monde y trouve sont compte. Les piétons, libérés de leur gangue de ferraille et libres de leurs mouvements, sont beaucoup plus enclins à entrer dans un magasin, d’un bord de la rue comme de l’autre, pour y faire des achats et y consommer breuvages et nourriture. L’environnement est plus sain (moins de bruit et de pollution), les gens moins stressés et moins pressés. Et surtout, quel bonheur de flâner ainsi au milieu des vieilles rues pavées rennaises!

À Québec, la piétonisation du centre-ville n’est pas pour demain… Sur les artères empruntées le plus fréquemment par les piétons, les rues Saint‑Jean, Saint-Joseph et Cartier, il n’existe pas un seul passage piéton (!!!). On y roule allègrement à 50km/h.

Dans un premier temps, pourquoi ne pas repenser ces rues en y supprimant les feux de circulation et en y aménageant de petits ronds-points à chaque intersection avec passages piétons accompagnés d’une signalisation obligeant les automobilistes et les cyclistes à céder le passage aux piétons?

Bannir à jamais ce bonhomme vert qui ne fait finalement qu’infantiliser les usagers de la route plutôt que les intégrer. La circulation automobile, piétonne et cycliste s’en verrait grandement fluidifiée et sécurisée. Je suis convaincu qu’on sous-estime le rôle du partage de la rue dans notre bien‑être urbain. Céder le passage au plus faible. Un sourire, un échange, un partage. C’est du gagnant-gagnant, la première étape vers un centre-ville plus convivial.

 

Commentaires

  1. C’est pas par plaisir que les piéton.nes prennent la rue.

    Visitez la Page FB « piéton.nes à Québec »

    Le changement n’est possible que par la mobilisation piétonne.

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