Réflexion sur l’écologie

Par Gilles Côté
Publié le 24 octobre 2019
Plus de 25 000 personnes ont manifesté contre les bouleversements climatiques le 27 septembre dernier à Québec. Photo: Gilles Bérubé

« L’humanité est entrée dans la Fête finale, un grand bal de la vie et de la mort, la grande apothéose ! » — Bertrand Tavernier La vie et rien d’autre, 1989

L’écologie vise nos rapports tronqués à la nature, à la société, à la culture, à tout le vivant. Et cette possibilité unique dans l’Histoire de s’auto détruire : la sixième extinction comme Énigme de notre Temps. L’écologie contemporaine peut aussi contribuer à refonder le concept d’environnement comme configuration inédite nature/ sociéte, qui nous éviterait — en notre XXI siècle — la fin de notre civilisation, de l’humanité et non pas celle de la Terre. L’écologie serait née en 1866 de la jonction de deux racines grecques : 1) « Oikos » signifiant « maison » ou « habitat », 2) « Logia » signifiant « discours », l’écologie se voulant une science de l’habitat, et ce, comme domaine de la biologie décodant les interactions qui se produisent entre les êtres humains et leur environnement immédiat.

Mais elle est plus que cette science de l’environnement d’abord définie par le biologiste Haeckel. L’écologie met surtout en lumière une crise globale qui va étonner la fin du siècle dernier : une crise nous montrant que se dégradent autant les équilibres naturels que les structures économico- sociales, l’univers du politique et de la culture. Tous les aspects de la condition humaine sont touchés : un vaste débat idéologique est né.

Du moins désire-t-on sortir d’une logique économique et sociale strictement instrumentale. De cette manière, l’écologie prend la figure d’un « écologisme », d’une vision globale des êtres et des choses. Et cette totalité se doit d’être centrée sur l’idéal d’une société participative, solidaire et conviviale qui préservera le Vivant. On se rappellera le point de vue virulent de Jean Dorst : « L’Homme est apparu comme un ver dans un fruit, comme une mite dans une balle de laine, et a rongé son habitat en secrétant des théories pour justifier son action ». Il poursuit : « La civilisation que nous sommes en train de créer, en supprimant tout ce qui faisait le contexte de notre vie jusqu’à présent est peut-être dans une impasse; elle ne mème peut-être à rien, sauf à la ruine de l’humanité. »

Dans notre actualité, on connaît le mouvement international Extinction Rebellion qui vise, par des actions de désobéissance civile, à susciter un changement radical afin de limiter le réchauffement climatique pour minimiser le risque d’effondrement écologique pouvant provoquer l’extinction de l’humanité. Mais peut-on dire que le « Mal » est fait en cette ère Anthropocène, qu’il est irréversible ?

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