Manger écol’eau

Par Lorraine Paquet
Publié le 6 février 2018
Two girls fisching, John Singer Sargent (1856-1925)

Ainsi va la vie océane de nos jours. Avec la surpêche, où l’on utilise des lignes équipées de milliers d’hameçons atteignant jusqu’à 120 kilomètres de long. La consommation de poissons et fruits de mer est donc devenue largement supérieure à la capacité de régénération des océans.

Il y a aussi chalutage de fond : on fait glisser un grand filet conique avec des roues qui roulent le long du plancher océanique. Certains chalutiers — de 170 mètres de long — contiennent un volume équivalent à douze Boeing 747. À l’échelle mondiale, 90 % des bancs des grands prédateurs — saumon de l’Atlantique, thon, espadon — ont disparu. Autrement, les fonds marins sont dévastés par de puissants vaisseaux tractant des filets lestés par d’énormes rouleaux de métal pour capturer le plus de vie possible. Au total, la pêche commerciale vide les océans d’environ 95 millions de tonnes de poisson par année.

Prises accidentelles

Le filet du chalutier ramasse aveuglément tout sur son passage : poissons, crabes, toute forme de vie trop petite ou sans valeur marchande. On s’en débarrasse ! 95 % des prises de flétan par chalutage sont accidentelles; 100 millions de requins et de raies piégés par ces filets chaque année finissent par mourir; environ 300 000 baleines, marsouins et dauphins partagent le même sort. Au total, quelque 27 millions de tonnes d’animaux marins, par année, sont rejetés en mer, la plupart ne survivant pas.

Autres techniques néfastes

Pêche au cyanure : il s’agit de capturer les poissons vivants destinés aux aquariums et aux restaurants. On injecte du cyanure (65 tonnes chaque année dans les Philippines) dans les crevasses des coraux, les animaux paralysent. Le cyanure empoisonne les récifs, les polypes des coraux et autres organismes.

Pêche à l’explosif : on crée de grands cratères dévastant chaque fois dix à vingt mètres carrés de fonds marins. En plus des poissons visés, elle tue toute la faune et la flore environnantes. Aquaculture : au menu, 220 espèces de poissons, mollusques, crustacés, riches en pesticides et antibiotiques. Production actuelle : trente millions de tonnes. Rien qu’au golfe du Mexique, 75 % de la récolte des crevettiers est jetée après le tri, créant une grande quantité de déchets organiques et d’excréments où s’ajoutent l’utilisation de produits chimiques, engrais et antibiotiques pour « nettoyer » les filets.

Pisciculture : on utilise les mangroves pour la production de poissons et de crevettes. Résultat : destruction de près de 24 % des arbres et arbustes tropicaux dans le monde; en plus de dévaster les mangroves, on endommage les cultures par l’introduction d’eau salée dans les étangs, sans compter les rivières polluées.

Quelques alternatives

— Les Gourmandises Louca, rue Saint-Jean, restaurant, pâtisserie, café, végétalien bio; épicerie en vrac à prix imbattables, zéro déchet, livraison.

— Service de traiteur du chef Steven Lavoie. Sur demande : boissons saines, boîte à lunch santé, crème glacée, barbe à papa bios à l’érable, ateliers de cruzine. Tout végétalien !

— Dans Limoilou, le restaurant Qui Lu Crü, menu végane, cru, sans gluten, bio.

— À Sainte-Foy (Place Laurier), Copper Branch, restauration rapide saine (enfin !) avec un menu exclusivement à base de plantes, biologique, sans gluten.

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