Finale de la Capitale du Slam de poésie : les champions

Par Geneviève Lévesque
Publié le 22 juin 2017
Dominique Sacy a remporté la deuxième place à la finale du Slam de poésie de la Capitale avec ses textes, l’un engagé, l’autre ironique, ainsi qu’avec ses performances expressives.
Photo: Catherine Desautels.

Mardi le 20 juin dernier, la Maison de la littérature était pleine à craquer de gens venus assister à la finale de la saison du Slam de poésie.

Animée toute en humour par le slammestre André Marceau, directeur général et artistique du Tremplin d’actualisation de poésie, la soirée à haute teneur en poésie a mis en compétition les huit slameurs qui avaient obtenu les plus hauts scores aux demi-finales : Frédérik Berthiaume, KJT, Thomas Langlois, Mateüs, Jean-Fabrice Riano, L’eau rend Roi, Dominique Sacy et Isabelle Saint-Loup. Érika Hagen-Veilleux, la championne de la seconde demi-finale, n’avait pas pu participer à la finale à cause d’un empêchement.

Après un micro ouvert constitué d’habitués du slam, Véronica Rioux a ouvert la marche en récoltant les premiers scores. Cette coutume du slam sacrifié a été établie afin de permettre aux juges, choisis au hasard parmi le public, de se calibrer et de s’habituer à leur rôle.

La slameuse d’expérience, championne de la Capitale en 2014, a profité de son temps au micro pour faire un hommage à son père décédé récemment. Sans le savoir, elle a lancé un thème qui a tracé son chemin pendant la soirée: celui du père.

Ces coïncidences, au slam, ne sont pas rares et demeurent pourtant inexpliquées. Cela n’enlève rien, au contraire, à la saveur de ces soirées qui, si elles ne sont pas improvisées, se créent à mesure de leur réalisation. Car chaque slameur prépare ses textes de son côté, sans savoir dans quel ensemble ils s’inséreront. Parfois, des événements sur la scène politique justifient qu’une certaine cohésion d’ensemble s’installe entre les textes, par exemple les textes féministes qui ont le haut du pavé au match précédant le 8 mars de chaque année.

La plupart des liens qui s’installent au cours des soirées de slam, cependant, sont fortuits et pourtant pleins de sens. Ils sont un des nombreux fils poétiques qui tissent ces soirées, tenant le spectateur en haleine jusqu’à la fin moins dans le but de connaître les gagnants que dans celui, plus profond, d’entendre ce qui se dit et de pressentir ce qui ne peut se dire, qui se dit entre les lignes, entre les souffles, au creux de la voix ou des silences.

Un autre thème récurrent de cette finale était celui des rassemblements populaires. Que ce soit ceux, festifs, qui «créent des communautés» (Dominique Sacy), ceux, combatifs, qui visent à réclamer ou à dénoncer dans les manifestations, ou celui, commémoratif, ayant suivi la fusillade dans une mosquée de Sainte-Foy, ils ont pris une couleur particulière selon la voix et l’énergie de la personne qui les prenait comme matériel poétique à slamer.

Cette finale s’est évidemment terminée avec des gagnants qui iront représenter Québec au Grand Slam. Isabelle Saint-Loup est arrivée cinquième, Mateüs quatrième, KJT a décroché la troisième position et Dominique Sacy la deuxième, tandis que Thomas Langlois a remporté pour la troisième fois le titre de champion de la Capitale. Quoi qu’il en soit, lors de chaque slam de Poésie, ce sont les spectateurs qui sont les véritables champions d’une poésie qu’ils écoutent avec plaisir et soutiennent de leur présence, de leurs applaudissements et de leurs encouragements.

 

 

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