Clinique médicale Saint-Vallier : Tout ça pour ça?

Publié le 7 avril 2017
Les ministres François Blais et Gaétan Barette, l’infirmière Christine Laliberté, un représentant du CIUSSS, et Ghislain Dubé médecin à la clinique médicale Saint-Vallier.

Par Nathalie Côté

Jeudi le 6 avril, les ministres Gaétan Barrette et François Blais se sont déplacés en grande pompe dans le quartier Saint-Sauveur à Québec pour annoncer le projet-pilote Archimède au groupe de médecine familiale (GMF) de la Clinique médicale Saint-Vallier, dont le service de sans rendez-vous est fermé depuis le printemps 2015.

Le projet interdisciplinaire augmentera les ressources de la clinique, sans toutefois redonner un accès sans rendez-vous.

Ce projet, certes le bienvenu, semble bien peu de chose dans le contexte où les services de première ligne au centre-ville de Québec ne cessent de diminuer.

On pense notamment à la fermeture récente du service de sans rendez-vous du CLSC Haute-Ville, suite à des coupes financières ou à celui de la clinique Pierre-Bertrand, ou encore à la fermeture annoncée de l’Hôtel-Dieu au cœur du Vieux-Québec.

Archimède

Le projet-pilote, avec l’ajout de 5 infirmières praticiennes spécialisées, de travailleurs sociaux, de services de psychothérapie, d’ergothérapie, ou de nutrition, veut permettre aux médecins en place (ils sont actuellement six) d’augmenter leur nombre de patients inscrits, de 8000 à 12 000. Le concept d’interdisciplinarité (avec un financement de 3,5 millions sur 5 ans) vise aussi à attirer de jeunes médecins, l’équipe actuelle étant vieillissante.

Barrette se dit «convaincu que «cela va être bon pour les patients». Il en a profité pour dire, au passage, que les Québécois chialent souvent sur tout, comme les syndicats, en parlant de la résistance au «changement» dans le système de santé.

Reste que ce projet-pilote, que le ministre voudrait étendre partout au Québec, est une forme de privatisation des soins, en laissant à des équipes de médecins la gestion des soins de premières lignes, comme le font les GMF.

Faire oublier Bombardier?

Ce projet est l’initiative des infirmières de la clinique médicale Saint-Vallier, dont Christine Laliberté, et du docteur Fréchette, actuellement en vacances en Espagne. Son collègue Christian Dubé l’a remplacé pour cette annonce.

Il est étonnant que le docteur Fréchette, qui a défendu le sans rendez-vous de la clinique et qui travaille sur le projet Archimède depuis trois ans, n’ait pas pu être présent.

Est-ce que cette annonce serait une façon pour le gouvernement Couillard d’occuper l’espace médiatique avec de «bonnes nouvelles», alors que les salaires faramineux des dirigeants de Bombardier, subventionné par l’État, continuent de le poursuivre depuis plus d’une semaine?

Il y a fort à parier que le gouvernement ait saisi l’occasion de se «rapprocher» du peuple en descendant en Basse-Ville, dans le quartier le plus modeste de Québec, alors qu’en ce moment ce gouvernement est plutôt associé au 1% et à l’oligarchie financière.

Avec cette parade, on s’attendait, à tout le moins, au retour d’un service de sans rendez-vous. C’est pour cela qu’en bout de ligne, on se demande : tout ça pour ça?

 

 

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