Droit de manifester : le SPVQ fait la loi comme il l’entend

Publié le 1 octobre 2016

14528480_10153764503841010_461082583_npar Lynda Forgues

Hier, le 30 septembre 2016, le Service de Police de la Ville de Québec (SPVQ)  a encore remis ça avec l’interdiction de manifester dans les rues de Québec, même en suivant les règles, et en donnant l’itinéraire aux autorités. Les groupes communautaires accueillaient les croisiéristes tout en dénonçant les conséquences de l’austérité pour la population locale. Faut-il en conclure que c’est la police de Québec qui a en mains les clés de la démocratie citoyenne dans la ville de Québec?

Pas une première répression du droit de manifester

Ce n’est pas la première fois que cela se produit dans la capitale depuis 2012, que des manifs «légales» sont ainsi contrées. Au printemps 2015, le Comité de sensibilisation et d’action sociale appelait à une action pour combattre «la laideur de la société actuelle par le lyrisme et la poésie», à place de l’université à Saint-Roch par une lecture de poèmes, qui devait être suivie d’une manifestation dont le trajet était donné aux autorités. Manif qui a été refusée sous prétexte de manque d’effectifs, malgré que toutes les règles aient été suivies.

Il y a deux ans, le 21 septembre 2014, Stop Oléoduc Capitale-Nationale, dans le cadre de la Marche mondiale pour le Climat, s’était fait brimer son droit de manifester dans la rue, malgré que l’organisme ait suivi toutes les règles en vigueur depuis juin 2012 à Québec. On leur a fait des menaces policières que «si une seule personne mettait le pied dans la rue, ce serait l’organisation qui aurait la contravention», ce qui est tout à fait illégal. Ils ont encore utilisé ce genre de menaces cette année à l’endroit de la manifestation des groupes communautaires.

14569112_10153764501256010_1965008240_nQue faire?

Que peut-on faire de plus que crier au scandale après coup, alors que le but de la police est très clair : chercher à décourager les gens de manifester, de s’exprimer comme ils en ont le droit ? Vania Wright Larin déclare que son organisme évalue les recours juridiques possibles et que le REPAC, représentant plus de 40 groupes communautaires de la grande région, «n’a pas l’intention de laisser passer une situation pareille».

Alors qu’il y a deux ans les personnes brimées étaient allées questionner le maire au conseil de ville sur ce pouvoir discrétionnaire absolu laissé au SPVQ, il avait alors dit qu’il s’informerait à ce sujet. Que dira donc Régis Labeaume cette fois-ci quand les déléguées des groupes communautaires iront le questionner encore sur le même sujet : l’absence de contrôle que la Ville exerce sur son corps policier ?

Ou alors, la solution serait-elle de ne plus suivre ces règles étriquées que le SPVQ ne respecte même pas, et de manifester sans remettre l’itinéraire ?

 


mise à jour du 3 octobre :

questionné en conférence de presse de l’après-midi à ce propos, voici ce que le maire avait à dire à ce sujet :

Questionné lors de la période de questions des citoyens, au Conseil de ville, sur cet événement, le maire Labeaume a décidé que la version des citoyennes et des citoyens venus le questionner sur leur droit de manifester, n’était pas la bonne. En disant cela, regardait-il les agents en uniforme (et armés) du SPVQ présents, comme d’habitude, dans la salle du Conseil pour assurer l’ordre?

Lire l’article sur le conseil municipal…

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