Winnie Frohn et le Patro Saint-Vincent-de-Paul vs Chantal Gilbert et le Centre Durocher

Publié le 14 décembre 2015
tro Saint-Vincent-de-Paul sur la Côte d’Abraham. Photo: Courtoisie
Patro Saint-Vincent-de-Paul sur la Côte d’Abraham.
Photo: Courtoisie

Par Marc Boutin

Le quartier Saint-Jean-Baptiste a vécu en 1990 une situation à peu près similaire à celle que vit le quartier Saint-Sauveur aujourd’hui face à cette volonté aveugle du maire Labeaume de démolir le Centre Durocher. À un détail près cependant: la conseillère du quartier Saint-Jean-Baptiste, Winnie Frohn, membre du comité exécutif de l’époque — tout comme Chantal Gilbert aujourd’hui — avait pris, contrairement à madame Gilbert, la part des citoyens du quartier contre la volonté du maire L’Allier.En 1990, Jean-Paul L’Allier voulait démolir le Patro Saint-Vincent-de-Paul pour faire place à un hôtel Sheraton.

Mais pour y arriver, il fallait d’abord que le conseil de ville adopte un changement de zonage. Or, une grande majorité des citoyens du quartier Saint-Jean-Baptiste, appuyés en cela par le Comité populaire, voulaient conserver le Patro pour un triple usage : centre communautaire, succursale de la cinémathèque nationale et résidence pour gens âgés.

Au moment du vote, le 26 mars 1990, cinq conseillers du Rassemblement populaire (RP), madame Frohn, Réjean Lemoine, Alain Delwaide, Francine Roberge et Donald Baillargeon se rangent du côté des citoyens. Le parti d’opposition (Progrès civique) s’étant associé aux autres élus du RP et au maire L’Allier, le changement de zonage qui favorisait le projet Sheraton fut adopté à 9 voix contre 5.

Dans cette affaire, la sagesse populaire et le groupe de Winnie Frohn ont vu juste. Le projet Sheraton s’est avéré un projet bidon et, par ce vote, Saint-Jean- Baptiste a hérité d’un immense trou, là où s’élevait un remarquable ensemble architectural, le Patro et son église.

Quant à Winnie Frohn, elle a, à cette occasion, pleinement assumé son rôle, soit celui d’être la mandataire, à l’hôtel de ville, non pas du maire et de son propre parti, mais bien de ceux et celles qui avaient voté pour elle et qui, en payant taxes et loyers, assuraient son salaire de conseillère du quartier.

Ajoutons que le parti du Rassemblement populaire en 1990 respirait mieux la démocratie et permettait la dissidence, ce qui ne semble pas le cas dans l’équipe de béni-oui-oui de Régis Labeaume en 2015.

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