Le projet de loi 70 de Sam Hamad : la fin de l’aide de dernier recours ?

Publié le 14 décembre 2015
Occupation du bureau du ministre Sam Hamad, le 7 décembre. Photo: Compop
Occupation du bureau du ministre Sam Hamad, le 7 décembre.
Photo: Compop

Par Nathalie Côté

Manifestations, journées de grève, occupations de bureaux de ministres et de députés, blocage : l’automne a été intense pour le mouvement contre les politiques austères du gouvernement Couillard. Le nouveau projet de loi 70 de Sam Hamad vient s’ajouter aux mesures qui indignent la population.En réponse à ces nouvelles coupes, les associations de défense des droits sociaux de Québec et de Lévis (ADDS) ont fait plusieurs actions d’éclat. Elles ont lancé des avions de papier à l’Assemblée nationale le 2 décembre dernier dénonçant le projet de loi. La semaine suivante, les membres de l’ADDS occupaient bruyamment l’entrée du bureau de Sam Hamad, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Déménager pour travailler ?

Ainsi, le gouvernement Couillard entend couper de moitié la prestation d’un nouveau demandeur d’aide sociale si ce dernier refuse un emploi. Un prestataire d’aide sociale devrait même accepter un emploi à plusieurs centaines de km de son lieu de résidence. Ce projet de loi est un nouveau programme contraignant appelé « Objectif emploi ». Cela s’apparente aux politiques des conservateurs de Stephen Harper qui voulaient imposer aux chômeurs un emploi à 100km de leur résidence. On se souvient du tollé soulevé par cette politique irrespectueuse de la vie familiale et sociale des citoyens.

Toujours plus de contraintes

Selon l’ADDS, cette énième réforme va précariser davantage les plus démunis et remettre en question l’esprit même de la loi de l’aide sociale. Comme l’écrivent Renée Dubeau et Véronique Salmon : « En 1969, le Québec se dote d’une loi d’aide sociale qui fait en sorte que toute personne dans le besoin a droit à des ressources financières, indépendamment des raisons. Aujourd’hui, avec ces changements, d’autres conditions et obligations sont apportées pour avoir ce droit. L’aide sociale ne sera donc plus une aide de dernier recours. »

Des jeunes du Saguenay, membres du collectif Emma Goldman, dénoncent ce qu’ils considèrent comme une invitation à l’exode des régions et une valorisation des emplois précaires.

Ainsi que le souligne l’ADDS, devrait-on s’étonner que les premiers à se réjouir de ces nouvelles coupes à l’aide sociale soient les représentants du Conseil du patronat du Québec ?

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