À qui les arbres?

Publié le 15 septembre 2014

Par Nathalie Côté

L'abattage des peupliers sur la rue Saint-Luc, le 8 septembre. Photo: Nathalie Côté
L’abattage des peupliers sur la rue Saint-Luc, le 8 septembre.
Photo: Nathalie Côté

Pendant que le groupe Québec-Arbres et les citoyens demandent que la Ville de Québec adopte une politique de l’arbre pour la protection des arbres matures existants, des centaines d’arbres ont été abattus depuis les dernières semaines. Tant pis pour la santé publique. Le dernier cas? Dans Saint-Sauveur, au coin des rues St-Luc et Dollard, un promoteur a pu couper les arbres, parce qu’il avait obtenu son permis de construction. Les grands peupliers faisaient de l’ombre et de l’air frais aux résidants du coin. Ce n’était certes pas des chênes centenaires, mais c’était des peupliers majestueux, l’âme du quadrilatère, précieux dans Saint-Sauveur.


Au moment où des travailleurs coupaient les arbres en ce lundi 8 septembre dernier, des voisins s’en désolaient, disant combien ces arbres étaient leur bout de campagne, de verdure, de tranquillité : « Mais, que vaut notre parole? On n’a pas de pouvoir », disaient-ils, l’instant d’après. Triste et désolante impuissance d’hommes et de femmes. D’ailleurs, sont-ils représentés? Ont-ils une voix quelque part?
La Ville a donné le permis pour y construire un petit immeuble de 8 logements qui va occuper le petit terrain en entier, ne laissant aucun espace pour de la verdure.
Quand on sait que dans Saint-Sauveur se trouve la plus grande concentration d’îlots de chaleur à Québec, parce qu’il y a trop de béton, d’asphalte et pas assez d’arbres, on se dit que l’attitude de l’administration municipale doit changer.
Leur façon d’envisager l’aménagement urbain est tellement anachronique et démodée, qu’il est difficile d’avoir de l’espoir et de la confiance envers l’équipe Labeaume. Le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur questionne d’ailleurs la cohérence de la Ville dans la lutte aux îlots de chaleur : « D’un côté, elle (la Ville) reconnaît bien le problème de santé publique qu’ils causent puisqu’elle a notamment mis sur pied une concertation chargée de développer un plan d’action pour y lutter. Pourtant, du même souffle, la Ville autorise la coupe d’arbres matures dans un quartier ciblé comme prioritaire. »
Ainsi que le signale l’opposition municipale, Démocratie-Québec, plusieurs coupes d’arbres ont été dénoncées pendant les dernières semaines. À Charlesbourg, suite à l’abattage d’arbres sans permis pour le projet immobilier Nodelo, dans Saint-Sacrement, après l’annonce de la coupe d’arbres matures sur la rue Barrin, et la coupe de près de 120 arbres, dont certains centenaires, sur le site du projet du Quartier QB sur le chemin des Quatre-Bourgeois.
En fait, selon Démocratie-Québec, depuis que le maire Labeaume est en poste, le nombre de permis d’abattage d’arbres représente une augmentation de 65% en 5 ans. L’opposition a ainsi déposé un avis de proposition de politique de l’arbre qui sera débattu lors du conseil du 15 septembre prochain. Selon Paul Shoiry, de Démocratie-Québec : « L’administration Labeaume ne peut plus continuer de faire la sourde oreille et doit agir dès maintenant pour que cesse le carnage de terrains boisés. »
Soyons-y nombreux et nombreuses.

 

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