Budget 2014-2015: encore plus d’inégalités

Publié le 11 mars 2014

Par Serge Petitclerc

Pour une rare fois, le Collectif pour un Québec sans pauvreté est du même avis que le Conseil du patronat ! Du moins, lorsque celui-ci affirme que le budget déposé le 20 février dernier par le ministre des Finances et de l’Économie, M. Nicolas Marceau, « comprend différentes intentions à moyen et à long terme qui répondent à plusieurs préoccupations des employeurs et du milieu des affaires ». Évidemment, l’unanimité s’arrête là. Car concernant les préoccupations des mouvements sociaux, ce qui doit satisfaire le patronat inquiète au contraire le Collectif, à savoir que le budget 2014- 2015 ne propose rien de significatif pour réduire les inégalités. Pire encore, certains choix budgétaires auront pour effet de creuser davantage les écarts entre les riches et les pauvres. Petit tour d’horizon sur quelques annonces qui ont retenu l’attention du Collectif.

Itinérance et logement social

La bonne nouvelle de ce budget, c’est que le gouvernement répond enfin à la demande des organisations qui travaillent en itinérance. Effectivement, le budget prévoit 6 millions $ additionnels pour des services de proximité aux personnes en situation d’itinérance. Le gouvernement a d’ailleurs fait connaître les cinq axes d’action prioritaires de sa politique en itinérance le 27 février dernier. Du côté du logement social, on annonce 270 millions pour la construction de 3 250 logements sociaux, desquels 500 unités seront réservées à des personnes vivant des situations d’itinérance. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) considère toutefois que les besoins en logement nécessitent des actions beaucoup plus ambitieuses.

Des hausses des tarifs

Le ministre Marceau affirme que son gouvernement ne souhaite pas emprunter le « […] chemin trop facile des hausses de taxes et d’impôts pour retourner à l’équilibre budgétaire. » Or, s’il est vrai que les taxes et l’impôt n’ont pas connu de hausses, on ne peut en dire autant des tarifs, qui eux augmentent continuellement. En haussant les tarifs d’électricité et des garderies comme vient de le faire le gouvernement, celui-ci emprunte non seulement la voie la plus facile, mais aussi la plus inéquitable qui soit : atteindre l’équilibre budgétaire en pigeant dans les poches de la classe moyenne et des personnes les plus pauvres. L’augmentation annoncée des frais de garderie représentera, à terme, une dépense annuelle supplémentaire de 500 $ par enfant qui fréquente à temps plein un centre de la petite enfance. Une telle hausse aura des répercussions négatives sur de nombreux ménages, notamment sur les parents travaillant au salaire minimum. Choisir d’appauvrir davantage des milliers de travailleurEs est scandaleux ! Si le gouvernement manque d’idées pour réduire les inégalités et financer la lutte à la pauvreté, il devrait peut-être se pencher sur les solutions fiscales de rechange que propose la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation, lesquelles permettraient d’aller chercher chaque année plusieurs milliards, sans pour autant appauvrir la classe moyenne et les plus pauvres. Mince consolation pour les mouvements sociaux québécois.

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