Élections municipales à Québec: 3 enjeux pour une campagne

Publié le 10 septembre 2013

Par Pierre Mouterde

 

2Ça y est ! La campagne municipale est sur le point d’être lancée officiellement ! Alors que Régis Labeaume profite de toutes les tribunes pour occuper l’espace médiatique et conforter l’avance que lui donnent les sondages, le parti Démocratie Québec de David Lemelin et Anne Guérette a enfin complété son équipe et cherche maintenant à inverser la tendance.

Mais, quand on regarde les choses depuis la perspective des intérêts du monde ordinaire, quels sont les véritables enjeux de cette campagne, les questions de fond qui la traversent ? Bien sûr, il y a quelques thèmes clefs dont tous les médias nous parlent et qui servent de boussole et de moyens de tester les candidats en lice. Quelle est, par exemple, leur position par rapport au projet de l’amphithéâtre ? Ou alors, que comptent-ils faire avec l’agrandissement de l’hôpital de l’Hôtel Dieu, le projet routier de la Côte Gilmour, le rapport d’Amours concernant les retraites, le futur tramway ? Ou encore, que pensent-ils de la fameuse question de la densification du tissu urbain?

Promesses pour demain ou leçons du passé ?

Ce n’est cependant pas suffisant, car en ces temps de politique-spectacle, il faut toujours faire la différence entre les apparences et et la réalité, l’esbroufe et les faits, les promesses pour demain et les froides leçons du passé. C’est ainsi qu’autour du projet de construction d’un immeuble de six étages sur « l’îlot Esso » au coin de l’avenue Cartier et du boulevard René-Lévesque, le maire Labeaume n’a pas hésité à prendre de court sa plus charismatique adversaire, Anne Guérette, en se déclarant tout à coup non seulement en faveur des 6 étages mais aussi d’un référendum d’initiative populaire (RIP).

Alors que, depuis l’affaire de l’Îlot Irving, Labeaume a tout fait pour déconsidérer cette pratique citoyenne, notamment en privilégiant la voie des Projets prioritaires urbains (PPU), lui qui n’a cessé de maugréer contre tout élargissement de la démocratie citoyenne, en associant le principe même de RIP aux éternels « chialeux », le voilà qui se rallie soudain à cette idée ! Plus suspect que cela tu meurs, à se demander si ce n’est pas par pur opportunisme électoral et pour tenter de court-circuiter Anne Guérette.

Ce qui devrait changer

Au-delà donc des shows de boucane du maire, au-delà aussi des imprécisions du programme de son adversaire le mieux placé, « Démocratie Québec », il reste à rappeler ce qui depuis au moins 2009, cause problème de manière récurrente à la ville de Québec et qui quand on le regarde depuis la perspective populaire, devrait changer au plus vite. À Droit de Parole, on cerne 3 enjeux majeurs à côté desquels aucun des candidats ne devrait passer :

  1. un déficit démocratique important;
  2. un parti-pris outrancier en faveur des promoteurs et du monde des affaires;
  3. un préjugé défavorable envers les employés municipaux et leurs organisations collectives.

Et ce n’est que sur la base de solutions courageuses apportées à ces 3 problèmes que les choses pourront vraiment changer à la ville de Québec.

3 enjeux de fond

  1. Un déficit démocratique important. Et si l’on donnait un pouvoir décisionnel aux conseils de quartier, multipliait les initiatives de démocratie participative, associait plus étroitement les citoyens et citoyennes aux politiques de développement de la ville ? Si l’on se refusait à brimer le droit de manifestation, à durcir les politiques répressives, notamment quant à ceux qui occuperaient des parcs après 11 heures du soir ?
  2. Un parti-pris outrancier en faveur des promoteurs et du milieu des affaires : Et si l’on introduisait systématiquement dans les décisions de la ville, les perspectives de sauvegarde du patrimoine et de protection de l’environnement, de même que les intérêts des groupes sociaux plus défavorisés, obligeant le monde des affaires à respecter le bien commun, à se plier aux intérêts du développement de la communauté ?
  3. Un préjugé défavorable envers les employés municipaux et leurs syndicats. Et si l’on pensait que les employés de la ville sont aussi des citoyens qui ont, comme quiconque, le droit de s’organiser collectivement et celui de disposer à la fin de leur vie d’une caisse de retraite digne de ce nom?

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