À lire : les minières canadiennes, quel paradis ?

Publié le 13 octobre 2012

paradis

Comme on l’apprend dans l’essai Paradis sous terre, le Canada est devenu le refuge idéal de sociétés minières qui spéculent en bourse et mènent à travers le monde des opérations controversées, voire criminelles. Elles trouvent en notre législation un système boursier-casino favorable à la spéculation, des exonérations dignes d’un paradis fiscal, des mesures législatives canalisant vers elles l’épargne des citoyens, une diplomatie de complaisance soutenant ses pires desseins à travers le monde ainsi qu’un droit taillé sur mesure pour les couvrir tant à l’étranger que sur le front de la critique intérieure.

En six chapitres d’une redoutable efficacité, Alain Deneault et William Sacher retracent l’histoire du Canada et exposent comment cette ancienne colonie est devenue le paradis règlementaire et judiciaire d’une industrie évoluant hors de tout contrôle. Pillages, expropriations violentes de populations entières, pollution durable de vastes territoires sont le lot des pays qui subissent les méthodes de cette industrie aveuglément tournée vers le profit.

Car la protection à l’égard des minières est tenace : on assiste à une criminalisation des acteurs critiques de l’industrie minière. Les compagnies minières ont souvent recours à l’intimidation judiciaire et à des poursuites pour réclamer des dommages et intérêts auprès d’institutions financières telles que la Banque mondiale, consacrant ainsi une privatisation du droit au détriment de la souveraineté des États sur leur sous-sol. Pendant ce temps, en Ontario, leur influence se fait sentir jusque dans l’institution scolaire via les programmes et le financement des universités. De son côté, le gouvernement canadien a jusqu’à présent fait fi de toutes les initiatives pour d’encadrer minimalement cette industrie. Une industrie que les citoyeNEs canadienNEs cautionnent en outre indirectement puisque leurs fonds de retraite la financent abondamment.

Paradis sous terre : Comment le Canada est devenu la plaque tournante de l’industrie minière mondiale
édition Écosociété : Année : 2012 | 212 pages – 23 $.

Alain Deneault et William Sacher
Préface de Richard Desjardins

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